Il y a plusieurs facteurs à ce phénomène, tous révélés par la pandémie.
D’abord, la centralité comme modèle de développement urbain était essentiellement basée sur l’économie d’échelle. Moins de déplacements, moins de besoins en sécurité, notamment en défense car moins éparpillée sur de grands territoires et bien sûr plus d’échanges, plus de commerces, plus de culture et donc plus de pouvoir. La centralité vient de connaître son premier coup d’arrêt historique. Aujourd’hui, il est moins cher de s’éloigner des centres urbains pour vivre, travailler et se divertir. C’est internet qui l’autorise avec le télé-travail (zoom), le e-commerce (Galaxus) et l’enseignement à distance ( les MOOC) mais aussi Netflix et les jeux vidéo. La centralité n’est plus le lieu de l’économie.
C’est un phénomène de masse et un changement de comportement des consommateurs.
Ensuite, le réseau comme nouvelle urbanité. Les entreprises l’ont bien compris, il n’est plus nécessaire de payer un loyer cher pour faire travailler ses employés. Ces derniers sont mobiles et préfèrent de plus en plus les petites villes aux grandes villes encombrées (Paris, New York, Tokyo continuent de perdre des habitants). Le luxe, c’est l’espace… aussi pour le logement. La mise en réseau de l’urbain notamment par les trains à grande vitesse permet de redessiner le territoire: il est fluide, étalé et connecté.
Enfin, les mœurs changent. Les magasins l’ont bien compris. Ils ont changé de stratégie. IKEA ouvre de plus petites enseignes dans lesquels on ne peut que commander les produits, plus moyen de partir avec la marchandise. Vous regardez, comparez, choisissez, commandez et vous êtes livré. Les magasins de chaussures connaissent, mais à leur détriment un phénomène similaire. Vous essayez sur place et commandez plus tard sur internet. Peut-être même chez le concurrent Zalando! C’est un phénomène de masse et un changement de comportement des consommateurs.
Magasins, bureaux, logements tous quittent la ville.
Que restera-t-il alors dans la cité?
Pour le savoir il suffit de visiter des villes américaines comme Baltimore ou San Francisco. Et bien, là-bas, on y découvre que les administrations, les universités, les musées et la culture sont restés au centre ville… ainsi que quelques «bobos attardés».
La pandémie n’est pas à l’origine de ce phénomène mais a été accéléré par elle.