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La Suisse met le cap au Nord

Le Conseil de l’Arctique a accordé à la Confédération un précieux statut d’observateur permanent.

Damien Degeorges
Spécialiste des pays nordiques
17 mai 2017, 21h52
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Lorsque l’ensemble des acteurs du G7/G8 se retrouve au sein d’un forum intergouvernemental, devenu avec le temps un mini G20 de par notamment la présence de la Chine et de l’Inde, il n’est pas déraisonnable de songer à en faire partie. Mais comment, lorsque, comme la Suisse, on se situe loin du cercle arctique?

Après tout, si Singapour, davantage tropicale que polaire, a pu intégrer le Conseil de l’Arctique en tant qu’observateur permanent en 2013, cela ne devait être qu’une formalité pour une Suisse ayant une dimension glaciaire dans ses paysages, sans parler de son implication dans la recherche polaire. C’est chose faite depuis jeudi 11 mai et la réunion ministérielle de ce Conseil à Fairbanks en Alaska.

Un club de plus en plus fermé

Après deux années de présidence tournante, les Etats-Unis ont transmis le témoin à la Finlande pour une présidence qui devrait donner plus de place à l’Union européenne sur la scène arctique. L’UE n’a pas obtenu de validation de son statut ambigu au sein du Conseil: en 2013, sa candidature au statut d’observateur permanent avait été reçue «positivement» dans l’attente d’«une décision finale», en l’absence d’un consensus entre les Etats membres (Canada, Danemark, Etats-Unis, Finlande, Islande, Norvège, Suède et Russie). Faute d’avancée en 2015, il se disait alors que les autres candidatures, comme celle de la Suisse, ne pourraient pas aboutir tant que le cas de l’Union européenne ne serait pas réglé. Il n’en a finalement rien été.

En n’obtenant pas d’avancée en 2017, quand d’autres ont été admis comme observateur permanent, l’UE a de facto reçu un message qu’elle devra entendre et auquel elle devra répondre si elle ne souhaite pas se retrouver davantage ostracisée dans le «grand jeu» arctique.

La situation est pourtant paradoxale, lorsque l’on sait l’argent investi par l’Union européenne dans l’Arctique, à la grande joie d’acteurs de la région.

La Suisse, quant à elle, rejoint, au travers de son nouveau statut, un club de plus en plus fermé lui permettant d’observer du mieux possible l’impact du changement climatique sur les relations internationales au travers de ce cas d’école qu’est devenue la région arctique. Il n’y a qu’à voir le symbole des deux escales, à l’aller et au retour, du président chinois Xi Jinping lors de son entretien avec son nouvel homologue américain Donald Trump le mois dernier aux Etats-Unis pour s’en convaincre.

A l’aller, la Finlande, au retour, l’Alaska. Encadrer le début d’une nouvelle ère des relations sino-américaines par deux visites à connotation arctique ou comment valoriser, un peu plus, sur la scène internationale la région entourant le pôle Nord.