• Vanguard
  • Changenligne
  • FMP
  • Rent Swiss
  • Gaël Saillen
S'abonner
Publicité

La politique européenne et l’avenir de la Suisse

Angela Merkel aura marqué non seulement le destin de la première puissance économique européenne, mais aussi, surtout dans les dernières années, celui de l’Union européenne. Par Catherine Lance Pasquier

La politique européenne et l’avenir de la Suisse
Keystone
Catherine Lance Pasquier
FER Genève - Directrice adjointe de politique générale
24 septembre 2021, 8h58
Partager

Une page de l’Histoire se tourne en ce mois de septembre, avec le départ de la chancelière allemande Angela Merkel. Réputée pour sa force de travail, sa rigueur et son pragmatisme, elle aura marqué non seulement le destin de la première puissance économique européenne mais aussi, surtout dans les dernières années, celui de l’Union européenne (UE).

De la crise migratoire à la pandémie de Covid-19 en passant par la question énergétique, ses décisions ont profondément marqué l’UE et ses Etats membres.

La Suisse a besoin d’une Allemagne stable et forte et, par extension, d’une Union européenne solide et en croissance.

La Suisse est bien sûr directement concernée par le devenir de son puissant voisin et partenaire commercial essentiel, qui est un acteur majeur de la construction européenne. Comme les autres pays européens avec lesquels elle est unie par une même communauté de valeurs et de destin, la Suisse a besoin d’une Allemagne stable et forte et, par extension, d’une Union européenne solide et en croissance.

A cet égard, on ne peut que regretter à quel point la question de l’avenir de la politique européenne de la Suisse n’occupe pas le devant de l’actualité. A part quelques soubresauts, notamment sur la question fondamentale de sa contribution à la réduction des disparités au sein du continent européen, il semble que les relations entre la Suisse et l’UE ne fassent plus l’objet que de quelques vagues réminiscences. L’abandon de l’accord institutionnel et l’absence totale de perspectives semblent pris pour acquis.

Le fait que la Suisse soit considérée seulement comme un pays tiers non associé au programme cadre de recherche et d’innovation de l’UE «Horizon Europe», le plus grand programme d’encouragement de la recherche au monde, ou la résurgence d’obstacles dans l’accès au marché européen, n’émeuvent guère en-dehors de quelques cercles. Pourtant, les conséquences du repli suisse sont déjà lourdes. Faut-il attendre que la situation s’envenime à un point qui ne soit plus tenable pour que la question de l’avenir européen de la Suisse retrouve la place qu’elle mérite?

La formation scientifique d’Angela Merkel est souvent invoquée pour expliquer sa propension à privilégier les discours de raison, sans excès, et sa capacité à gérer les crises. Ce sont des qualités dont font souvent preuve nos autorités et qui contribuent au succès de la Suisse. Il est temps maintenant de les mettre en œuvre en matière de politique européenne.