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La flambée du pétrole

Le Brent a touché les 139 dollars ce lundi 7 mars

Pierre-François Donzé
Banque Bonhôte & Cie - Gérant discrétionnaire
09 mars 2022, 7h00
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Le pétrole russe est devenu persona non grata, poussant les prix du pétrole à des niveaux que nous n’avons plus vu depuis 2008. Le Brent a touché les 139 dollars en début de séance ce lundi 7 mars, après que le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a annoncé que les Etats-Unis et leurs alliés discutaient d’un éventuel embargo sur l’approvisionnement en brut de la Russie.

Cette décision signifierait une nouvelle escalade dans les sanctions contre la Russie par l’Occident, dont l’économie reste fortement dépendante des exportations de pétrole et de gaz russes. Les négociants et raffineries ont été contraints de vendre avec des remises importantes leur stock de pétrole russe, et boycottent désormais ce dernier. Tant que les sanctions internationales envers la Russie ne sont pas établies, les intervenants ne veulent plus toucher au pétrole russe. Shell, Equinor BP ou encore Exxon ont annoncés cesser tout lien avec les compagnies pétrolières russes Rosneft et Gazprom, seul TotalEnergie n’a pas encore publiquement annoncé rompre ses liens avec la Russie.

L'OPEP+ ne bouge pas, pour l'instant

Cette perte d’approvisionnement russe prive le marché pétrolier déjà tendu par la hausse de la consommation post-pandémique, de 5 mios de barils journaliers. Les États-Unis et d’autres pays membres de l’Agence internationale de l’énergie ont annoncé la libération de plus de 60 mios de barils de pétrole des stocks d’urgence dans le but d’éviter les

pénuries d’approvisionnement et de refroidir les prix. Des négociations avec l’Iran sur un pacte nucléaire afin de pouvoir lever les sanctions sur les exportations de pétrole brut iranien sont actuellement en cours mais peinent à trouver une entente.

Les membres de l’OPEP+ n’ont pas encore changé leur politique d’augmentation progressive de production et considèrent que la volatilité actuelle est due à des facteurs géopolitiques et non à des fondamentaux. Les analystes estiment que le cours du Brent pourrait monter à 200 dollars si les tensions en Ukraine s’accentuent et que l’OPEP n’augmente pas plus rapidement leur offre.