Il s’agit là d’une décision importante, d’un signal clair en faveur des entreprises suisses, dans la situation difficile que nous connaissons. La suppression de ces droits de douane réduirait en effet les coûts d’approvisionnement de plus de 500 millions de francs par an. Elle allègerait par ailleurs les charges administratives et financières des entreprises implantées en Suisse, ainsi que de l’administration. Le projet du Conseil fédéral contribuerait à faire face à la crise actuelle et serait utile à long terme.
Une mesure bienvenue
Percevoir des droits de douane sur les produits industriels pour protéger un marché est dépassé depuis longtemps. En réalité, aujourd’hui, ces taxes ne sont qu’une source de coûts additionnels et pèsent sur la productivité, l’innovation et la compétitivité.
Une telle suppression représenterait une mesure bienvenue pour de nombreuses PME dont les connaissances en la matière sont souvent limitées.
Cette mesure n’a, d’ailleurs, pas d’effet caché sur les droits de douane appliqués aux produits agricoles ou sur la politique agricole suisse; en effet, le projet de loi se limite explicitement aux produits industriels. Les avantages bénéficieront autant aux entreprises qu’aux consommateurs. Car supprimer les droits de douane est en effet un moyen efficace de lutter contre les prix élevés en Suisse, grâce à la réduction des charges administratives et financières à l’importation.
Compte tenu de la forte pression concurrentielle dans le commerce de détail, on peut légitiment considérer que les entreprises répercuteront les économies ainsi réalisées sur le consommateur final. L’augmentation de la performance économique découlant de l’abolition des droits de douane sur les produits industriels entraînera aussi une augmentation des revenus.
Les artisans et les entreprises verront leur frais diminuer grâce à l’abolition des droits de douane sur les matières premières et les produits semi-finis et à la diminution des charges administratives. Et surtout, ces allègements administratifs et financiers viendront renforcer les entreprises exportatrices fortement affectées par les conséquences économiques de la pandémie de coronavirus à un moment décisif.
La balle est désormais dans le camp de la commission de l’économie du Conseil national. Et les milieux économiques espèrent que ses membres confirmeront la décision du Conseil des États pour que le parlement puisse ensuite transformer l’essai.