Depuis bientôt 35 ans, les rendements obligataires affichent une tendance à la baisse dans les monnaies principales en raison des taux d’inflation stables ou en recul. La baisse des taux d’intérêt a permis aux entreprises et aux gouvernements d’emprunter à un coût toujours plus avantageux. Elle a aussi contribué à diminuer les taux d’escompte utilisés afin d’évaluer les actions, tirant vers le haut les valorisations sur ces marchés.
La récente flambée des intérêts à long terme a créé la surprise. Les rendements à l’échéance des bons à dix ans du Trésor américain se sont hissés à plus de 1,5%, ce qui a engendré un violent repli des obligations à long terme et des actions de croissance. Explications.
L’inflation continuera probablement à progresser aux Etats-Unis et en Europe dans les deux ou trois mois à venir.
Reprise de l’économie
L’accélération des campagnes de vaccination donne de plus en plus la certitude que l’économie mondiale affichera une nette progression à partir du deuxième trimestre. Cette situation se reflète notamment dans la hausse déjà significative des prix des matières premières qui, à son tour, provoque une progression de l’inflation.
En outre, l’adoption du plan de relance de 1,9 milliard de dollars du gouvernement Biden par le Congrès a alimenté les craintes d’une surchauffe de l’économie américaine et, par contrecoup, de pressions inflationnistes grandissantes.
Effondrement des prix
L’inflation continuera probablement à progresser aux Etats-Unis et en Europe dans les deux ou trois mois à venir. Ceci principalement à cause de l’effondrement des prix de l’énergie et des services observé au printemps 2020.
Le niveau nettement plus bas des prix l’an passé aboutit aujourd’hui à une forte hausse provisoire du taux de variation par rapport à l’exercice précédent pour un panier de biens et de services donné. Cette inflation devrait toutefois repartir à la baisse à partir de mai/juin, dissipant les craintes du marché.
Les marchés émergents sur leur lancée
Suite à cette hausse des taux d’intérêt, la structure de rendement devrait désormais stagner. En Suisse, les taux réels devraient toutefois rester en territoire négatif et l’érosion du pouvoir d’achat devrait se poursuivre.
En revanche, l’accélération de la dynamique conjoncturelle devrait se maintenir et avec elle, la hausse des bénéfices pronostiquée par de nombreuses entreprises. Les actions cycliques et les marchés émergents, qui affichent une évolution supérieure à la moyenne depuis la fin de l’année dernière, devraient continuer sur leur lancée.
C’est pourquoi il est conseillé de s’engager dans les segments du marché qui bénéficient encore des mesures généreuses de relance sur le plan fiscal et budgétaire. Une surpondération des actions des marchés émergents est aussi recommandée.