Stoïciens, socratiques, épicuriens, montaigneux, les gérants de fortune sont les nouveaux philosophes. Ils s’inspirent de Sénèque et de Poincaré. Ils font 20 sur 20 au bac philo. Leur matière première, ni l’or, ni l’argent, ni les terres rares, mais l’âme humaine.
Sur-vitaminés à l’adrénaline, stress perpétuel et burn-out constant, ils survivent pour le bonheur de leurs clients uniquement. La morale, la vertu, le travail rigoureux, le génie obligatoire, l’ADN stock exchange dans la moëlle et dans le sang, ces miracles de la nature font leur job avec noblesse et modestie.
Ave Stiglitz, ceux qui vont marger te saluent. Leur rendre hommage est utile et nécessaire, leur santé, leur richesse, leur plaisir, ne sont ni bons, ni mauvais, juste contrepartie d’un métier compliqué et toujours à la merci de l’imprévu. Anticiper, se prémunir, n’engager l’audace qu’à coup sûr, l’intelligence du ventre, la prise de décision gliale, les gérants de fortune sont notre patrimoine économique et social.
Les cours s’affolent, eux pas, ils étudient les pourquoi, les comment, les opportunités de vente ou d’achat. Tu veux faire quoi quand tu seras grand mon enfant, pompier ou chauffeur de locomotive? Les deux à la fois, je veux faire gérant de fortune.