L’ESG (Environnement Social and Gouvernance) traduit l'engagement moral et légal d'une entreprise à atteindre des objectifs de développement durable: ce que les analystes financiers mesurent comme la performance ESG. Les investisseurs souhaitent utiliser ces critères pour comparer les entreprises dans lesquelles ils placent leur argent. Malheureusement, l’expérience montre que parmi les trois termes ESG, l’aspect social est resté le frère pauvre des deux précédents.
En effet, comment devrait-on s’y prendre pour mesurer l'impact social d’un projet industriel sur une société, notamment sur les individus et les groupes? Dans ce domaine, les différents fournisseurs de données donnent des images hétéroclites et fragmentées. Il a manqué, jusqu’ici, une base théorique unifiée et un système analytique pour appréhender cet aspect.
Ramener l’aspect social à la notion de droits humains, notamment à la Déclaration universelle de 1949.
La solution que nous proposons est à la fois simple et radicale: ramener l’aspect social à la notion de droits humains, notamment à la Déclaration universelle de 1949. L’idée que ces droits humains seraient vagues est bien entendue fausse: ce serait oublier qu’ils constituent des objectifs à atteindre, fondés sur des siècles d’expérience de la vie réelle (notamment de la guerre).
Certes, des violations avaient déjà amené des répercussions sur l’image de grandes entreprises occidentales et sur leurs ventes, quand ce ne sont pas des sanctions. Encore faut-il prévenir un second abus, qui consiste à se «débarrasser» brutalement d’un projet à l’étranger lorsque les conditions de travail sur place sont déplorables (comme cela s’est hélas vu dans l’industrie textile). Cela reviendrait pour l’entreprise à rejeter sa responsabilité sociale, spécialement si d’autres acteurs avec moins de scrupules prenaient le relai par la suite. La bonne réponse est de mettre en œuvre des processus et des actions efficaces pour remédier à la situation.
C’est grâce à des mesures concrètes pour résoudre les violations de droits humains sur les lieux de travail et les chaînes de valeur, qu’il devient possible de sortir les êtres humains de la pauvreté, de la discrimination et des mauvais traitements. Une meilleure prise en compte de ces droits offre des avantages à chaque entreprise: les investisseurs prennent ainsi conscience de nouveaux risques, mais aussi d’opportunités financières.
Fonder le volet social de l’ESG sur les droits humains établit ainsi une approche harmonisée à travers l’industrie, reposant sur une norme compréhensible par tous.