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Du yo-yo à une reprise durable

L’économie a mieux résisté à la deuxième vague de COVID-19. Par Claude Maurer

Claude Maurer
Credit Suisse - Swiss Macro Economics & Strategy
23 mars 2021, 13h53
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Nous ne sommes pas encore tirés d’affaire, mais grâce aux vaccins, l’espoir d’un recul de la pandémie d’ici au milieu de l’année se concrétise.

Pour l’économie, un tel recul sera synonyme de rebond de l’activité. Celle-ci a déjà mieux résisté à la deuxième vague de COVID-19 qu’à la première. En effet, la demande mondiale a été stimulée par de nombreux pays asiatiques qui ont mieux maitrisé la pandémie, ainsi que par les plans massifs de relance budgétaire américain.

Le rebond de l’industrie d’exportation suisse s’installe donc dans la durée et cette perspective devrait empêcher une forte vague de licenciements et une hausse trop marquée du chômage. Dans ce contexte, la récente dépréciation du franc face à l’euro et au dollars américain tombe à pic et donne une bouffée d’oxygène supplémentaire aux exportateurs.

Les ménages et les entreprises ont eux réussi à adapter leurs activités à la pandémie. Ainsi, la mobilité a moins diminué que lors de la première vague de COVID-19 et son impact économique s’est réduit. Troisièmement, les mesures prises contre la propagation du virus ont été plus ciblées, ce qui a évité à la consommation privée une évolution digne d’un tracé de montagnes russes. Une normalisation de cette dernière est d’ailleurs en vue pour l’automne. Une bonne partie de la population ayant davantage épargné pendant le confinement partiel, l’assouplissement progressif des restrictions devrait propulser les dépenses des ménages.


Le rebond de l’industrie d’exportation suisse s’installe donc dans la durée.

Alors que l’économie suisse devrait retrouver son niveau d’avant-crise avant la fin de l’année, la perte de richesses liée à la pandémie devrait néanmoins être considérable. En tenant compte du manque à gagner de la croissance, nous estimons les pertes de PIB à 36 milliards de francs en 2020 et à 21 milliards pour l’année en cours – soit quelque 57 milliards de francs au total (environ 8% du PIB de 2019). Compenser ces pertes devrait prendre encore au moins deux ans.

Et lorsque la pandémie occupera moins nos esprits, les priorités vont sans doute changer. On peut ici notamment citer la mise en œuvre de l’objectif de zéro émission de CO2 nette.

Disposant des technologies nécessaires, de nombreuses PME helvétiques ont des atouts solides à faire valoir à cet égard. Quant au débat politique, la question de nos futures relations avec l’Union européenne devrait occuper le devant de la scène.