Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a déclaré lors du début de la COP26 que [… le moment est venu de dire «assez» aux énergies non renouvelables…]. De quoi parle-t-on, lorsqu’il est souhaité de sortir des énergies fossiles?

L’intégralité de notre développement économique repose sur l’énergie. Celle-ci découle de plusieurs sources consolidées. Il ressort que 61% de ladite énergie est directement issue du pétrole, gaz et charbon *1. Les quantités extraites de la terre sont: pour le pétrole (2019) 5.524.000.000.000 litres, ou 32 fois le volume de retenue d’eau du barrage d’Assouan, un des plus grands barrages au monde. L’extraction de charbon représente près de 8.133.000.000.000 kg *3 en 2019, soit le poids de 1.414 Grande Pyramide de Chéops. La production mondiale de gaz naturel a été, quant à elle, de 4.001.000.000.000.000 de litres en 2019, soit 44 fois le volume d’eau du lac Léman, le plus grand lac d’eau douce d’Europe. Ces énergies fossiles sont responsables pour des émissions globales de CO2, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), de 33,3 gigatonnes (ou 33.300.000.000.000 Kg) de dioxyde de carbone qui ont été émis en 2019 par le secteur énergétique. Ce secteur comprend les transports, l’industrie, le chauffage et la climatisation, mais pas l’agriculture et les incendies et, est responsable de 80% des émissions mondiales. Ces émissions modifient durablement plusieurs limites planétaires.
Le remplacement des matières fossiles pour produire de l’énergie renouvelable demande un accroissement d’extraction sans précédent des dites énergies fossiles pour produire les solutions de substitution. Un retrait ne pourra se faire d’un coup de baguette, car nous serons bientôt 8 milliards de consommateurs «énergivores». Les 130.000.000.000.000 de dollars promis par Mark Carney mercredi ne suffiront peut-être pas.
Par exemple, 57 centrales nucléaires sont en construction dans 16 pays auxquels s’ajoutent la construction prévue de 147 réacteurs. Ce sont 100.000.000.000 dollars américains d’investissements dans le nucléaire d’ici 2040. Une démarche, entre autres, de la Chine et de l’Inde, de certains pays de l’Union européenne et des États-Unis. Les grands producteurs de pétrole tels que l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis développent des programmes nucléaires. Comme quoi une médaille à toujours deux faces! Peut-être un sujet pour la COP27.
*1 et *3 BP Statistical Review of World Energy 2021