La question climatique reviendra pourtant en force, puisque les Suisses décideront le 13 juin du sort de la loi sur le CO2. C’est la première fois que le peuple se prononcera sur le sujet et ce sera presque l’heure de vérité pour la politique climatique suisse.
La loi servira en effet de tremplin pour atteindre un objectif autrement plus élevé. Le Conseil fédéral souhaite qu’à l’horizon 2050 la Suisse devienne climatiquement neutre. Cela signifie qu’il faudra tendre à éliminer toute émission de gaz à effet de serre et compenser ou absorber celles qui demeureraient.
Les membres d’Economiesuisse ont confirmé le 1er février qu’ils visent aussi un objectif «zéro émission nette d’ici 2050» et appuient la révision de la loi sur le CO2. Pour atteindre ces buts, il conviendra toutefois de mettre en place un cadre favorable, qui permette d’éliminer les émissions sans éliminer les entreprises. Ces dernières seront des acteurs clés d’une transition vers un avenir sans carbone. L’industrie suisse, en particulier, a déjà fortement réduit ses émissions. Elle jouera un rôle central pour développer et commercialiser les innovations indispensables pour atteindre les très ambitieux objectifs visés. Notre pays compte déjà des entreprises pionnières au niveau mondial, notamment dans l’absorption et le stockage de CO2.
Parmi les conditions qui favoriseront cette évolution, il s’agira de laisser les entreprises libres de choisir les technologies les plus adaptées à leur situation et le moment où elles investissent. Une concurrence des idées stimulera l’émergence de solutions innovantes, adaptées aux besoins des clients et aptes à s’établir sur le marché mondial.
Pour favoriser la diffusion des technologies suisses, il faut pouvoir aussi agir à l’étranger, dans une plus large mesure qu’aujourd’hui. Cela maximisera la contribution de notre pays à la résolution d’un problème global et contribuera à maîtriser les coûts. Les efforts de la Suisse doivent également s’inscrire le plus possible dans un cadre international, afin d’éviter les désavantages concurrentiels pour nos entreprises.
Le dogmatisme domine souvent les débats sur le climat. Face à l’ampleur de la tâche, il est temps de devenir plus pragmatique et de chercher à mobiliser toutes les forces nécessaires à la maîtrise du changement climatique.