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Climat: le défi de l’assurabilité

Par Damien Degeorges

Damien Degeorges
Spécialiste des pays nordiques
15 juillet 2021, 17h36
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Le monde dans lequel l’Accord de Paris a été pensé n’est déjà plus le même. Une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, une présidence de Donald Trump et une pandémie plus tard, ce «monde d’avant» paraît lointain, or cet accord n’a que cinq ans!

Le chemin vers une limitation à 1,5 degré de l’augmentation des températures d’ici 2100, par rapport aux niveaux préindustriels, s’annonce plus que jamais pavé d’imprévus. D’où la nécessité de redoubler d’efforts afin de limiter le risque de mauvaises surprises.

Il y a l’imprévu et ce qui peut néanmoins être anticipé même à un degré imparfait.

Devant les besoins conséquents de financement des États, que l’enchaînement de défis parfois corrélés ne fait qu’accroître, l’investissement dans la recherche et développement est certes évidemment nécessaire afin de gérer autant que faire se peut les risques par l’innovation, mais il est tout aussi nécessaire d’investir dans la prospective afin de pouvoir anticiper au mieux les risques à venir et limiter ainsi au maximum leurs impacts. Surtout du fait de l’accumulation des défis et d’un calendrier toujours plus restreint pour agir face au principal risque de ce siècle qu’est le changement climatique.

La crise de la Covid-19 a démontré que l’envolée des dettes souveraines était certes un risque, mais qu’elle était variable en fonction notamment du niveau de préparation et d’adaptabilité des États.

La crise de la Covid-19 a démontré que l’envolée des dettes souveraines était certes un risque, mais qu’elle était variable en fonction notamment du niveau de préparation et d’adaptabilité des États. A force de s’accumuler, les défis pourront cependant engendrer un risque pour la soutenabilité des dettes souveraines et limiter ainsi les moyens d’action des États en amont et durant de prochaines crises pour in fine en arriver à un défi majeur: l’assurabilité des risques, au premier chef desquels s’impose le risque climatique.

Parmi les États qui préparent déjà activement l’avenir dans un monde des plus incertains, citons les pays nordiques. Les ministres nordiques de la coopération nordique ont acté que la région (Danemark, Finlande, Islande, Norvège, Suède et territoires autonomes) devait être mieux préparée en vue d’une prochaine crise. Une étude stratégique sur la coopération nordique par temps de crise a ainsi été diligentée.

Objectif: préserver une intégration régionale toujours plus accrue. Ce qui est essentiel pour une région ayant l’ambition politique d’être d’ici 2030 la plus durable au monde.