Trois mois à peine se sont écoulés depuis que l’initiative pour des multinationales responsables a été rejetée de justesse à la majorité des cantons.
Mais la majorité remportée au niveau du peuple montre que l’initiative répondait à des attentes d’un grand nombre. Désormais, la protection de l’environnement et le respect des droits fondamentaux de l’homme sont l’affaire de l’ensemble de la société.
D’un point de vue économique, lorsqu’une action s’impose sur le plan politique, il existe toutefois un ordre de priorités clair pour impulser un changement de mentalités dans la société. Ce n’est qu’en dernier recours qu’il faut imposer des obligations et des interdictions, car ces contrôles et ces sanctions sont extrêmement complexes à mettre en œuvre.
Les mesures à privilégier sont sans conteste celles qui n’astreignent pas à un comportement donné, mais qui misent sur des mécanismes du marché comme les changements de prix. Cela afin d’inciter la population à changer ses habitudes.
La taxe d’incitation destinée à freiner les gaz d’échappement en est une parfaite illustration. Les activités qui occasionnent des dommages et des coûts externes sont soumises à un impôt dont le produit est, dans l’idéal, redistribué à la population.
L’investissement d’impact
Les investissements durables sont l’un de ces instruments conformes au marché. Lorsque l’on investit selon des critères de durabilité ESG (environnement, société et gouvernance d’entreprise), on renonce à allouer des fonds à des entreprises et à des activités qui ne respectent pas ces principes. Plus les investisseurs adopteront ce type de comportement, plus ils influenceront un marché des capitaux en lui imposant des cadres.
A l’avenir, l’investissement d’impact devrait doper la croissance des financements durables. Le thème de la durabilité sera nettement plus porté par l’engagement des investisseurs que par des réglementations étatiques à coup d’obligations et d’interdictions.
L’investissement «vert»
Pour que les solutions de placement durable soient mieux acceptées et plus efficaces, la disponibilité des données relatives à la durabilité sera primordiale. Or, dans ce domaine, les lignes bougeront plus rapidement qu’attendu.
Dans le domaine de la politique climatique, par exemple, les tests de résistance climatiques deviendront très rapidement la norme compte tenu des objectifs de neutralité carbone fixés.
Afin d’atteindre ces objectifs ambitieux, de nombreux Etats lancent d’énormes programmes d’investissement dans les énergies vertes.
Le thème de la «greentech» est non seulement porteur de performances attrayantes, mais constitue aussi un apport précieux, en diminuant les risques climatiques.
A l’avenir, l’investissement d’impact devrait doper la croissance des financements durables.»