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Une commission du National refuse d'interdire le commerce du gaz russe

La motion, écartée de justesse, demandait au Conseil fédéral de mettre fin au négoce physique et au commerce de transit du gaz, du pétrole et du charbon russe.

Une commission du National refuse d'interdire le commerce du gaz russe
Keystone
05 avril 2022, 17h29
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Pas question d'interdire le négoce et le commerce de transit du gaz, du pétrole et du charbon russes en Suisse. La commission de politique extérieure du National a refusé de justesse une motion en ce sens.

Le texte demandait au Conseil fédéral d'interdire immédiatement et jusqu'à la fin de la guerre en Ukraine le négoce physique et le commerce de transit du gaz, du pétrole et du charbon provenant d'entreprises majoritairement en mains de la Russie, ou appartenant à des personnes qui entretiennent des relations étroites avec le Kremlin. La décision est tombée par 13 voix contre 12, indiquent mardi les services du Parlement.

Dans la foulée, la commission a refusé par 19 voix contre 6 de suspendre l'admission de réfugiés au titre des programmes de réinstallation tant que le statut S est accordé à un nombre conséquent d'Ukrainiens en Suisse.

Entretien avec Cassis

La commission s'est aussi entretenue de manière "approfondie" avec le président de la Confédération Ignazio Cassis sur la situation en Ukraine. Elle s'est tout particulièrement intéressée aux défis dans le domaine de l'aide humanitaire, à la politique de la Suisse en matière de sanctions, aux violations du droit international humanitaire ainsi qu'aux questions liées à la neutralité.

Ignazio Cassis avait qualifié la veille les images de civils abattus en Ukraine de "profondément choquantes". Sa secrétaire d'Etat Livia Leu avait elle parlé de "crimes de guerre présumés".

Mais le chef du Département des affaires étrangères (DFAE) a aussi rappelé que la diplomatie et l'Etat doivent garder la "tête froide". Le qualificatif de "crime contre l'humanité" ne peut être que juridique et doit être qualifié ainsi par un tribunal. D'autres capitales comme Paris, Londres ou Berlin avaient franchi ce pas.

La Suisse soutient en outre une enquête sur les violations présumées du droit international humanitaire en Ukraine, avait fait savoir dimanche soir sur Twitter le DFAE.

Indignation

Les Nations Unies et plusieurs pays occidentaux ont affiché leur indignation après la découverte ce week-end de dizaines de corps portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, dans les rues ou des fosses communes, à la suite du retrait des Russes qui desserrent l'étau sur la capitale pour se concentrer sur le sud et l'est du pays.

Les autorités ukrainiennes et leurs alliés accusent les soldats russes d'avoir commis ces exactions tandis que Moscou rejette absolument cette thèse et parle de mise en scène de Kiev.(AWP)