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Santé: après des années de hausse, les primes pourraient se stabiliser en 2022

Après une légère hausse en 2021, les primes maladie pourraient faire du surplace en 2022, à condition de diminuer les réserves.

Le conseiller fédéral, Alain Berset, juge le niveau des réserves des caisses maladie trop élevé. (Keystone)
Le conseiller fédéral, Alain Berset, juge le niveau des réserves des caisses maladie trop élevé. (Keystone)
22 septembre 2020, 18h15
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316,50 francs par mois. C’est le montant que paieront en moyenne les Suisses pour leur santé en 2021. Cela représente 0,5% de plus qu’actuellement, selon les chiffres annoncés mardi par le Conseil fédéral. «Il s’agit d’une hausse modérée et attendue, en dépit des incertitudes entourant les coûts réels du coronavirus», réagit Verena Nold, à la tête de Santésuisse. Depuis l’entrée en vigueur de l’assurance obligatoire des soins en 1996, les primes ont augmenté de 3,7% par an en moyenne. La situation pourrait toutefois se stabiliser en 2022. Le Conseil fédéral souhaite en effet diminuer les liquidités des caisses pour faire baisser la facture. Les réserves des assureurs dépasseront les 11 milliards de francs à la fin de l’année, un niveau plus haut que celui exigé par la loi. Un niveau jugé surtout trop élevé par le gouvernement.

Pas d’impact de la pandémie en 2022

«Les réserves couvrent les dépenses à charge de l’assurance obligatoire des soins à hauteur de trois mois et demi. C’est moins que l’AVS, où les réserves représentent une année de prestations», se défend Pius Zängerle, directeur de Curafutura. L’association des assureurs maladie représente les caisses CSS, Helsana, KPT et Sanitas. Pour la responsable de l’autre association faîtière des assureurs Santésuisse, il est important que les caisses disposent de suffisamment de liquidités pour faire face à des situations de crise, comme par exemple la pandémie actuelle. «Les réserves sont là pour garantir la stabilité financière du système de santé. Les assureurs ont suffisamment de réserves pour pouvoir supporter d’éventuels surcoûts en lien avec le Covid-19. La pandémie n’aura donc pas d’effet sur les primes de 2022», assure-t-elle. Et d’ajouter que les assureurs peuvent déjà rembourser  les primes encaissées en trop. «Un des plus gros défis des caisses reste d’estimer les coûts à venir», poursuit-elle.

Davantage de souplesse

Santésuisse ne ferme toutefois pas la porte à la proposition du Conseil fédéral. L’organisation dit étudier ce projet. Curafutura se montre elle favorable à cette réforme. Ce printemps, l’association a plaidé pour une utilisation plus flexible des réserves. Concrètement, le ministre de la Santé, Alain Berset, souhaite agir sur le test de solvabilité des caisses pour les inciter à baisser leurs réserves. Actuellement, ces dernières peuvent être réduites par les assureurs si ce test indique un taux de couverture d’au moins 150% au premier janvier de l’année suivante, après réduction. Si la réforme passe la rampe, les caisses seront autorisées à diminuer leurs réserves à partir d’un seuil de 100%. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) devra toutefois toujours s’assurer que les exigences liées aux réserves minimales soient satisfaites. Une réduction pourra par ailleurs s’opérer sur plusieurs années.

Prix des médicaments en discussion

A côté de cette réforme, neuf mesures sont sur la table du Parlement fédéral pour freiner la hausse des coûts de la santé. «Il s’agit de stabiliser les dépenses pour stabiliser les primes», souligne Verena Nold. L’instauration d’un prix de référence pour les médicaments dont le brevet a expiré permettra par exemple d’économiser 400 millions de francs par an. Quant à l’établissement de tarifs forfaitaires pour le secteur ambulatoire, il facilitera le travail administratif des soignants et rendra le système plus lisible. «Ce modèle existe déjà dans le stationnaire depuis huit ans et cela fonctionne très bien. Les patients paient le même prix pour la même prestation», estime la directrice de Santésuisse. En 2019, l’assurance de base a remboursé des prestations médicales pour un total de 34,1 milliards de francs, selon l’OFSP. Ce montant représente 334 francs en moyenne par assuré et par mois. Les domaines les plus importants sont les traitements en cabinet médical, les médicaments et les traitements hospitaliers non ambulatoires. Ainsi, 7,7 milliards de francs ont été dépensés pour des consultations auprès de médecins installés, 7,3 milliards pour les médicaments ainsi que 7 milliards pour les traitements hospitaliers non ambulatoires.