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Covid-19: La Suisse dit adieu aux masques et à l'isolement

Plus de masque, ni d'isolement. Les dernières mesures sanitaires en vigueur seront levées vendredi, a annoncé le Conseil fédéral.

La Confédération et les cantons prévoient une phase de transition jusqu'au printemps 2023 durant laquelle la vigilance sera de mise.
Keystone
La Confédération et les cantons prévoient une phase de transition jusqu'au printemps 2023 durant laquelle la vigilance sera de mise.
30 mars 2022, 16h02
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Les personnes infectées par le Covid-19 ne devront plus s'isoler et les masques tomberont dès le 1er avril. La phase aigüe de la crise est terminée, selon le ministre de la Santé Alain Berset.

«Nous en sommes là où nous pensions être», a dit mercredi Alain Berset devant les médias à Berne. Le bilan de la situation est positif. Les infections reculent dans toutes les catégories d'âges, la situation aux soins intensifs est stable, une surcharge des capacités hospitalières apparaît invraisemblable.

Il faut rester prudent, notamment avec les personnes vulnérables, et ne pas aller travailler si on se sent malade. «Celles et ceux qui veulent encore porter un masque doivent pouvoir le faire. Il faut avoir de la tolérance et du respect», a-t-il poursuivi.

Fin de l'isolement

Les dernières mesures sanitaires en vigueur seront levées vendredi. Le gouvernement estime que la situation sanitaire est suffisamment sous contrôle, malgré le nombre toujours élevé de cas testés positifs au Covid-19. Une détérioration de la situation est peu probable au cours des prochains mois.

L'isolement de cinq jours pour les personnes infectées tombe. Le port du masque dans les transports publics et les établissements de santé n'est plus obligatoire. Mais les cantons et les établissements de soins peuvent revenir sur cette décision s'ils l'estiment nécessaire. En ce qui concerne les transports publics qui circulent dans plusieurs cantons, ces derniers ont maintenant le temps de se concerter pour trouver des solutions, selon Alain Berset.

Tests financés

La Confédération continuera de prendre en charge les coûts des tests pour les personnes symptomatiques ou qui veulent protéger leur entourage. «On attend d'ailleurs une certaine souplesse des employeurs en ce qui concerne les certificats maladie, afin d'éviter une ruée chez les médecins

Mais Berne ne financera plus les tests répétés effectués dans les écoles et les camps. La Confédération entend aussi faciliter l'accès aux médicaments pour certaines catégories de personnes fortement immunosupprimées qui ne développent pas de protection immunitaire malgré plusieurs vaccinations.

La Confédération ne se «débarrasse pas» de toutes ses compétences et responsabilités, a assuré Alain Berset. Le contrôle de la pandémie se poursuivra durant la phase de transition, les entrées des voyageurs en Suisse relèvent toujours de Berne, la gestion des certificats, les achats de médicaments et de vaccins aussi.

Transition

La Confédération et les cantons prévoient une phase de transition jusqu'au printemps 2023 durant laquelle la vigilance sera de mise. Concrètement, les structures permettant de réagir rapidement à un retournement de situation doivent être maintenues: dépistage, vaccination, traçage des contacts, surveillance et obligation de déclaration des hôpitaux.

Cette phase de transition fera l'objet d'une procédure de consultation auprès des cantons, des partenaires sociaux et des commissions parlementaires jusqu'au 22 avril. Car avec la fin de la situation particulière, les cantons doivent de nouveau assumer pleinement la responsabilité principale des mesures de protection de la population.

Moins d'infos

Le Conseil fédéral a également décidé de désactiver l'application SwissCovid. Elle pourra cependant être remise en route rapidement si nécessaire. Les infrastructures informatiques seront donc maintenues en arrière-plan. Les données des utilisateurs enregistrées dans les systèmes de la Confédération seront elles supprimées.

Les informations quotidiennes sur les chiffres de la pandémie vont disparaître et ne seront plus diffusées qu'une fois par semaine. Mais elles peuvent être réactivées si besoin.

Suite ouverte

Pour la suite, «de nouvelles vagues sont possibles, beaucoup de questions restent ouvertes, notamment sur l'immunité de la population pour l'automne et l'hiver prochain, sur les mutations.»

Berne ne prévoit toutefois pas de retour à une situation particulière comme la Suisse l'a connu ces deux dernières années. «Sauf si la situation devenait encore plus grave que tout ce que nous avons déjà connu», a lancé Alain Berset. (ATS)

Les partis prudents face à la levée des mesures

Les partis se montrent prudents face à la levée des mesures annoncée mercredi. Les socialistes la jugent prématurée tandis que le PLR et Le Centre saluent la décision tout en appelant à se préparer en cas de recrudescence des cas. Les cantons eux rassurent.

La pandémie de coronavirus n'est pas terminée, a réagi le PS. La fin des mesures doit être plus prudente afin de protéger au mieux les personnes vulnérables, a indiqué le porte-parole du parti Nicolas Haesler, sollicité par Keystone-ATS.

Il faudrait plutôt se préparer en cas de recrudescence des cas en automne, aux yeux des socialistes. Les Libéraux et Le Centre, bien que saluant la levée des mesures, se montrent aussi prudents.

«Il est maintenant important que tout soit entrepris afin d'être prêt à faire face à une éventuelle prochaine épidémie», a commenté le PLR sur Twitter. «Nous ne devons pas oublier que même après un été 2021 calme, nous avons été surpris à l'automne», a de son côté twitté Le Centre, qui appelle à conserver les structures pour tester et vacciner.

Responsabilité des cantons

La Conférence des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS) rappelle, elle, que le risque de surcharge générale du système de santé est faible malgré le nombre élevé de cas. «Nous pouvons donc oser le passage de la situation particulière à la situation normale ainsi que la levée des mesures au niveau fédéral», a-t-elle indiqué.

De plus, les cantons restent en charge pour gérer la crise avec le retour à la normale. Ils doivent notamment continuer d'assurer une large capacité de dépistage ainsi qu'un accès aux vaccinations. Et ils doivent pouvoir ponctuellement augmenter les capacités de traitement de patients Covid.

La CDS appelle également les entreprises à jouer leur rôle. Elle leur recommande notamment de se montrer «conciliantes en n'exigeant pas un certificat médical après trois jours». Les cantons estiment en outre que l'obligation de porter un masque dans les hôpitaux et les homes devrait être maintenue par les cantons ou les institutions elles-mêmes.

La Confédération continue elles d'assumer la responsabilité principale de la surveillance du Covid-19 ainsi que des systèmes de déclaration, de l'acquisition des vaccins, des recommandations de vaccination ou de la réglementation du financement de la vaccination, précise encore la CDS. (ATS)

Plus de deux milliards de plus pour couvrir les mesures anti-covid

La Confédération a besoin de 2,7 milliards de plus pour le budget 2022. La majorité du supplément concerne les mesures de lutte contre le coronavirus. Le Conseil fédéral a transmis mercredi au Parlement la demande de rallonge. Le Conseil fédéral a décidé de consacrer une enveloppe de 80 millions pour l'aide humanitaire en Ukraine. Un crédit supplémentaire de 61 millions de francs est nécessaire. Quelque 2,1 milliards sont nécessaires pour couvrir les indemnités en cas de réduction de l'horaire de travail. Un supplément de 314 millions est nécessaire pour acheter les vaccins contre le coronavirus. Pour 2022, les dépenses liées au Covid-19 s'élèvent à 10 milliards, en tenant compte du nouveau supplément. Le Parlement a déjà donné son feu vert à des dépenses de 7,3 milliards. (ATS)