04 septembre 2020, 13h58
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Donald Trump ou Joe Biden? Le 3 novembre prochain, les Américains éliront leur prochain dirigeant pour les quatre années à venir, avec à la clé forcément d'importantes répercussions également pour la Suisse et ses entreprises.
Selon Caroline Hilb, de la Banque cantonale de Saint-Gall (SGKB), le candidat démocrate serait meilleur pour l'économie helvétique, dans la mesure où celui-ci, contrairement à l'actuel locataire de la Maison Blanche, préconise une approche multilatérale plutôt que bilatérale des relations commerciales.
Une présidence Biden devrait se traduire par un renforcement de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), passablement mise à mal par Donald Trump, ce dont la Suisse pourrait profiter. Au contraire, le républicain va sans doute poursuivre sa politique commerciale agressive envers la Chine et l'Europe s'il est réélu.
"Orientée vers l'exportation, l'économie suisse y est très sensible, surtout dans le contexte actuel d'affaiblissement de l'environnement économique", a confié à AWP l'experte de la SGKB.
La première tâche à laquelle devra s'atteler le futur président sera comment remettre sur pied la première économie mondiale, durement secouée par la pandémie de coronavirus. Pour Jan Atteslander, la question centrale n'est pas de savoir qui sera le prochain président, mais à quel rythme l'économie étasunienne parviendra à sortir du marasme actuel.
"L'influence de l'économie US sur la Suisse est très importante", rappelle l'expert d'Economiesuisse. Et de souligner qu'à ce titre, la chute du produit intérieur brut (PIB) aux Etats-Unis est également ressentie par une nation exportatrice comme la Suisse.
En matière de politique fiscale également, les deux candidats se distinguent. Tant Biden que Trump vont s'efforcer de remettre l'activité économique sur pied, l'un en recourant à la dépense publique, l'autre en réduisant la charge fiscale, résume une analyse réalisée par DZ Bank. Dans tous les cas, cela se traduira par des taux bas encore longtemps.
Congrès "divisé"
La marge de manoeuvre du futur président de la première puissance mondiale dépendra également de l'issue du scrutin législatif. En effet, la mise en oeuvre de réformes d'envergure requiert le feu vert des deux chambres du Congrès.
Selon l'économiste de Credit Suisse Nannette Hechler-Fayd'herbe, le scénario le plus probable est celui d'un Congrès "divisé", avec une majorité démocrate à la Chambre des représentants et républicaine au Sénat. Face au blocage à Washington, le futur chef de l'exécutif devra donc sans doute avoir souvent recours aux décrets.
Mais une chose ne devrait pas changer, selon Jan Atteslander: pour Biden comme pour Trump, la guerre commerciale avec la Chine sera au centre de l'attention, et tous deux sont partisans d'une ligne dure envers Pékin.
C'est en tout cas ce que semble penser l'ex-ambassadeur US en Suisse, Donald Beyer. "La Suisse ne figure probablement pas parmi le top 5 sur la liste des priorités", a affirmé ce dernier dans un entretien accordé à la Handelszeitung, estimant que le pays figure sans doute "à la huitième position".
La Confédération est à pied d'oeuvre depuis des années pour décrocher un tel accord, auquel aspirent ardemment les petites et moyennes entreprises (PME) helvétiques, souligne le représentant d'Economiesuisse.
Selon le résultat de l'élection présidentielle américaine, certains secteurs pourraient profiter plus que d'autres d'un éventuel accord commercial, nuance l'experte de la SGKB. Mais de toute manière, les entreprises pharmaceutiques seront au centre des débats, prédit Mme Hilb.
Le risque de conséquences négatives pour les géants pharmaceutiques bâlois Roche et Novartis est plus important en cas de victoire démocrate. Lors du précédent scrutin, la rivale malheureuse de Trump, Hillary Clinton, avait fait de la lutte contre la cherté des médicaments un des fers de lance de sa campagne électorale.(AWP)
Une présidence Biden devrait se traduire par un renforcement de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), passablement mise à mal par Donald Trump, ce dont la Suisse pourrait profiter. Au contraire, le républicain va sans doute poursuivre sa politique commerciale agressive envers la Chine et l'Europe s'il est réélu.
"Orientée vers l'exportation, l'économie suisse y est très sensible, surtout dans le contexte actuel d'affaiblissement de l'environnement économique", a confié à AWP l'experte de la SGKB.
La première tâche à laquelle devra s'atteler le futur président sera comment remettre sur pied la première économie mondiale, durement secouée par la pandémie de coronavirus. Pour Jan Atteslander, la question centrale n'est pas de savoir qui sera le prochain président, mais à quel rythme l'économie étasunienne parviendra à sortir du marasme actuel.
"L'influence de l'économie US sur la Suisse est très importante", rappelle l'expert d'Economiesuisse. Et de souligner qu'à ce titre, la chute du produit intérieur brut (PIB) aux Etats-Unis est également ressentie par une nation exportatrice comme la Suisse.
En matière de politique fiscale également, les deux candidats se distinguent. Tant Biden que Trump vont s'efforcer de remettre l'activité économique sur pied, l'un en recourant à la dépense publique, l'autre en réduisant la charge fiscale, résume une analyse réalisée par DZ Bank. Dans tous les cas, cela se traduira par des taux bas encore longtemps.
Congrès "divisé"
La marge de manoeuvre du futur président de la première puissance mondiale dépendra également de l'issue du scrutin législatif. En effet, la mise en oeuvre de réformes d'envergure requiert le feu vert des deux chambres du Congrès.
Selon l'économiste de Credit Suisse Nannette Hechler-Fayd'herbe, le scénario le plus probable est celui d'un Congrès "divisé", avec une majorité démocrate à la Chambre des représentants et républicaine au Sénat. Face au blocage à Washington, le futur chef de l'exécutif devra donc sans doute avoir souvent recours aux décrets.
Mais une chose ne devrait pas changer, selon Jan Atteslander: pour Biden comme pour Trump, la guerre commerciale avec la Chine sera au centre de l'attention, et tous deux sont partisans d'une ligne dure envers Pékin.
Pas dans le Top 5 des priorités
Au vu de la fixation de l'administration Trump et de son représentant au Commerce Robert Lighthizer sur les relations avec la Chine, la conclusion d'un accord de libre-échange entre la Suisse et les Etats-Unis semble fort lointaine.C'est en tout cas ce que semble penser l'ex-ambassadeur US en Suisse, Donald Beyer. "La Suisse ne figure probablement pas parmi le top 5 sur la liste des priorités", a affirmé ce dernier dans un entretien accordé à la Handelszeitung, estimant que le pays figure sans doute "à la huitième position".
La Confédération est à pied d'oeuvre depuis des années pour décrocher un tel accord, auquel aspirent ardemment les petites et moyennes entreprises (PME) helvétiques, souligne le représentant d'Economiesuisse.
Selon le résultat de l'élection présidentielle américaine, certains secteurs pourraient profiter plus que d'autres d'un éventuel accord commercial, nuance l'experte de la SGKB. Mais de toute manière, les entreprises pharmaceutiques seront au centre des débats, prédit Mme Hilb.
Le risque de conséquences négatives pour les géants pharmaceutiques bâlois Roche et Novartis est plus important en cas de victoire démocrate. Lors du précédent scrutin, la rivale malheureuse de Trump, Hillary Clinton, avait fait de la lutte contre la cherté des médicaments un des fers de lance de sa campagne électorale.(AWP)