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Magdalena Martullo-Blocher: «Notre initiative ne remet pas en question l’accès au marché européen»

Selon Magdalena Martullo-Blocher, la Suisse continuera d’exporter en Europe et le fera d’autant plus que la balance commerciale entre la Suisse et l’UE est favorable à cette dernière.

«Je vous le dis comme cheffe d’une grande entreprise exportatrice, la Suisse continuera d’exporter en Europe», indique Magdalena Martullo-Blocher. (Keystone)
«Je vous le dis comme cheffe d’une grande entreprise exportatrice, la Suisse continuera d’exporter en Europe», indique Magdalena Martullo-Blocher. (Keystone)
15 septembre 2020, 15h30
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Pour Magdalena Martullo-Blocher, l’initiative pour une immigration modérée rend aux Suisses ce qui leur revient: la préférence nationale à l’embauche, un droit constitutionnel. Selon la conseillère nationale UDC, près d’un million de personnes – dont une très grande majorité d’Européens – se sont installées en Suisse depuis 2007. C’est la plus forte explosion démographique de notre histoire. «L’expérience démesurée de la libre circulation est un échec», explique-t-elle. Elle a répondu à nos questions par écrit. Le taux de chômage est bas. Est-ce encore utile de mettre fin à la libre circulation? Notre taux de chômage se situe dans la moyenne européenne, si l’on se base sur les critères du Bureau international du travail (BIT). En Suisse, les statistiques distinguent les chômeurs des chômeurs arrivés en fin de droit qui sont comptabilisés séparément. Le BIT n’opère pas une telle distinction, ce qui embellit les données que présentent les opposants. Mais le plus important est de ne plus accorder le droit légal aux 500 millions de ressortissants de l’UE de venir s’installer en Suisse pour profiter de notre système social car des millions d’entre eux sont au chômage ou le seront prochainement à cause de la pandémie Covid-19. Voter oui protège les emplois et les œuvres sociale suisses. Il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui, lorsque l’on postule pour un emploi, on se retrouve en concurrence avec des personnes venant de France, d’Allemagne, d’Italie, mais pas seulement. Vous vous retrouvez en compétition avec des personnes venant de 27 pays alors qu’avant l'entrée en vigueur de la libre circulation des personnes, la concurrence n’existait qu’avec les Suisses ou des résidents. En outre, seuls 20% des immigrés acceptent un emploi pour lequel nous n'avons pas de chômeurs nationaux. Et même si le chômage est bas dans notre pays, il ne faut pas oublier que plus d'un million de Suisses sont au chômage partiel à cause de la crise du coronavirus. Comprenez-vous les entreprises qui craignent de ne plus pouvoir écouler leurs biens en Europe? Il faut corriger ces fake news car notre initiative ne remet pas en question l’accès au marché européen. C’est une contre-vérité malhonnêtement brandie par des opposants contraints de recourir à la peur tant les faits leur donnent tort. Notre initiative demande la renégociation de l’accord sur la libre circulation des personnes qui n’est en rien lié à l’accord de libre-échange entre la Suisse et l’UE. Je vous le dis comme cheffe d’une grande entreprise exportatrice, la Suisse continuera d’exporter en Europe et le fera d’autant plus que la balance commerciale entre la Suisse et l’UE est favorable à cette dernière pour des montants compris entre 15 et 20 milliards de francs par an. Pensez-vous que le secteur agricole puisse tourner sans la libre circulation des personnes? Evidemment et il pourra le faire d’autant mieux que notre pays aura tout le loisir de fixer la limite de l’immigration où il veut. Les hôpitaux pourront quant à eux toujours employer du personnel étranger, qualifié ou non, même si l’immigration est contingentée. Initiative de limitation ne veut pas dire initiative d’interdiction. D’ailleurs, le nouveau président de l’UDC, Marco Chiesa, a été durant quinze ans directeur d’un établissement socio-sanitaire en Suisse italienne et a toujours pu appliquer la préférence indigène à l’embauche. Il a ainsi prouvé que l’on trouve du personnel en Suisse, sans devoir choisir la solution de facilité qui prive de nombreuses personnes en Suisse d’un emploi. Rétablir les contingents, ce monstre bureaucratique… C’est un préjugé foncièrement erroné. Les moyens technologiques actuels permettent de raccourcir et de faciliter bien des procédures. Etes-vous bien certains que de prendre quelques minutes pour répondre à un questionnaire en ligne prend plus de temps et coûte plus d’argent que les bouchons autoroutiers dus à des infrastructures saturées en raison de l’immigration de masse? Faites votre calcul et vous verrez que corriger les excès causés par l’immigration massive sera bien plus intéressant pour la rentabilité des entreprises que de tolérer plus longtemps cette démesure. >>Lire aussi: Immigration européenne: pourquoi les PME romandes ont-elles changé d'avis?