Le président de l'UDC Marco Chiesa a critiqué vertement, samedi à Reconvilier (BE) devant les délégués du parti, la politique d'approvisionnement énergétique de la Suisse. Sans action du Conseil fédéral, le pays se dirige vers une "crise imminente".
"Il est clair que la Stratégie énergétique 2050, fruit des idéologues de la gauche rose-verte, est un échec cuisant", a dénoncé le Tessinois dans son allocution. "Les représentants de l'économie, de la Confédération et de la science sont unanimes: une pénurie d'électricité est la plus grave menace qui plane sur notre pays."
Prospérité en jeu
"Et selon la Confédération, nous devons nous attendre à de telles pénuries d'ici deux ou trois ans déjà", a dit le président de l'UDC, "avec toutes les conséquences désastreuses que cela comporte". Marco Chiesa a égratigné le Conseil fédéral, dont la stratégie "n'en est pas une, mais une navigation écologiste à l'aveugle".
"Un aveuglement qui met en péril notre sécurité d'approvisionnement, tout comme notre prospérité", a noté le Tessinois devant les délégués réunis dans la halle des fêtes du village du Jura bernois. "La Suisse fonce tête baissée vers la catastrophe", a ajouté le Tessinois, pour qui l'électricité est la clef de voûte énergétique.
Il n'existe à ce jour pas de concept réaliste ni de personne responsable permettant de garantir la sécurité de l'approvisionnement
Marco Chiesa.
"Il n'existe à ce jour pas de concept réaliste ni de personne responsable permettant de garantir la sécurité de l'approvisionnement", a-t-il déploré. C'est pourquoi l'UDC veut demander via une pétition à la conseillère fédérale Simonetta Somaruga d'admettre que le sujet doit être une "priorité absolue".
Opinion propre
Les délégués de l'UDC ont ensuite écouté Ueli Maurer, l'un de leurs deux conseillers fédéraux, les entretenir de la situation de la Suisse. Le grand argentier de la Confédération a réaffirmé sa volonté de s'offrir le luxe d'afficher sa propre opinion. Evoquant la crise sanitaire, il a mis en exergue les fractures au sein de la société.
"Une division qui occupera le pays encore longtemps, peut-être autant que les dettes contractées pour surmonter la pandémie", a relevé Ueli Maurer. Le Zurichois a réitéré son approche critique des décisions prises. "Cela fait partie de mon tempérament", a-t-il lâché sous les applaudissements des délégués réunis en assemblée.
Après Ueli Maurer, les conseillers nationaux Pierre-André Page (FR) et Mike Egger (SG) ont participé à un débat, toujours sur la thématique énergétique. Auparavant, les salutations de bienvenue ont été prononcées par le président de l'UDC du canton hôte, l'ex-conseiller national et maire de Cortébert Manfred Bühler.
Mots d'ordre
Ensuite, les délégués de l'UDC détermineront leur mot d'ordre en vue des votations fédérales du 13 février, avec à chaque fois une présentation des sujets avec un tenant du oui et un tenant du non. Les votations portent sur quatre objets, dont les deux initiatives populaires, qualifiées d'"extrêmes" aux yeux de Marco Chiesa.
Ce qui laisse présager un double non de la part des délégués du plus grand parti du pays. Il s'agit des initiatives "oui à l'interdiction de l'expérimentation animale et humaine - oui aux approches de recherche qui favorisent la sécurité et le progrès" et "oui à la protection des enfants et jeunes contre la publicité pour le tabac".
Les deux autres objets sont la modification de la loi fédérale sur les droits de timbre et la loi sur un train de mesures en faveur des médias soumis à référendum. Pour le premier, Marco Chiesa a parlé d'un projet "crucial" pour l'économie suisse, alors que pour le second il a dénoncé des "millions de cadeaux" à destination des éditeurs.(AWP)