Le retour en grâce de l’énergie nucléaire auprès d’une partie des Suisses, mais aussi la «très bonne» ambiance au Conseil fédéral et le casse-tête pour trouver un secrétaire d’Etat à la politique de sécurité font les titres de la presse dominicale. Voici les principales informations, non confirmées à Keystone-ATS:
Le nucléaire sur le devant de la scène
NZZ am Sonntag: Alors qu’une prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires suisses, de 50 à 80 ans, se profile, la recherche de personnel qualifié devient de plus en plus problématique, rapporte la NZZ am Sonntag. Dans les centrales atomiques de Beznau (AG), Gösgen (SO) et Leibstadt (AG), plus de 40 postes ne sont pas pourvus. Une équipe d’experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait mis en garde la Suisse en octobre 2021, écrivant que la recherche de personnel constituait l’un des plus grands défis pour les installations atomiques suisses ainsi que pour l’autorité de surveillance elle-même. A la fin septembre 2023, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a renchéri, appelant les autorités et les exploitants des centrales à élaborer une feuille de route pour promouvoir la formation d’une main-d’œuvre qualifiée dans tous les domaines du nucléaire.
Le Matin Dimanche/SonntagsZeitung: Nonobstant le fait que les citoyens ont validé en 2017 par 58% des voix l’interdiction de construire de nouvelles centrales atomiques en Suisse, le Conseil fédéral, six ans plus tard, sous l’impulsion du ministre de l’énergie Albert Rösti, recommande au Parlement d’accepter un postulat du président du PLR, Thierry Burkart, demandant notamment d’examiner l’opportunité de bâtir de nouveaux réacteurs nucléaires, relèvent Le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung. Le postulat doit être traité pendant la session parlementaire d’hiver, qui débute lundi à Berne. L’issue du débat est incertaine. Selon SmartVote, les antinucléaires ont 105 voix contre 95 au Conseil national. Au Conseil des États, les pro-nucléaires l’emportent.
Tout va bien au Conseil fédéral
SonntagsZeitung: La ministre des finances Karin Keller-Sutter réfute dans la SonntagsZeitung l’existence d’un climat empoisonné au Conseil fédéral, comme l’ont décrit les commissions de gestion du Parlement. «Tout se passe très bien actuellement. Nous avons une culture ouverte de la discussion et de la contradiction». La période de la pandémie de Covid-19, sur laquelle les commissions parlementaires ont enquêté dans le cadre des fuites dans la presse, n’a effectivement pas été facile en raison des nombreuses indiscrétions, relève Mme Keller-Sutter. «Mais, entre-temps, la collaboration est redevenue vraiment bonne».
Casse-tête au SEPOS
SonntagsBlick: Après le renoncement abrupt de Jean-Daniel Ruch à prendre la tête du nouveau Secrétariat d’Etat à la politique de sécurité (SEPOS), puis la mise à l’écart de la candidature du diplomate Thomas Greminger, un nouveau nom circule au sein de l’administration, indique le SonntagsBlick. Mais le temps presse, car l’entrée en fonction du SEPOS est prévue le 1er janvier 2024. Selon le journal, la candidature de M. Greminger a été écartée en raison de son comportement en tant que supérieur. Il aurait obtenu pour son ex-maîtresse une bourse d’études au Centre de Politique de Sécurité de Genève, afin qu’elle puisse le suivre dans la cité de Calvin, lieu de son nouveau poste. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a refusé de commenter l’affaire, tout comme M. Greminger.
Plus de procès-verbaux dans l’administration
SonntagsBlick: L’administration fédérale a trouvé une parade pour contourner la loi sur la transparence: elle ne rédige plus de procès-verbal de ses réunions, rapporte le SonntagsBlick. «Depuis l’introduction de la loi sur la transparence en 2004, certains dossiers peuvent devenir immédiatement publics et les fonctionnaires et leurs chefs ont peur que la consignation d’une rencontre leur porte préjudice», déclare dans le journal Sacha Zala, président de la Société suisse d’histoire. Le journal cite comme exemple récent une rencontre entre l’entrepreneur médiatique alémanique Roger Schawinski et le conseiller fédéral Albert Rösti, à l’issue de laquelle aucun procès-verbal n’a été établi. Et même lorsque les conseillers fédéraux Karin Keller-Sutter, Guy Parmelin et Ueli Maurer, qui a entre-temps quitté ses fonctions, ont rencontré le ministre qatari des finances, rien n’a été consigné dans un procès-verbal.
Goût de bouchon sur les routes
SonntagsBlick: Un nouveau record d’heures d’embouteillage a été enregistré sur les routes suisses en 2023, écrit le SonntagsBlick, citant une évaluation du service d’informations routières Viasuisse. Jusqu’à la fin octobre, les automobilistes avaient passé 1463 heures dans des bouchons sur les routes menant vers le sud. Dans le sens inverse, le nombre d’heures de bouchon atteint 1513. D’ici à la fin de l’année, ces données pourraient passer respectivement à 1500 à 1700 heures, un record. Par rapport à 2012, les heures d’embouteillage ont doublé au tunnel du Gothard. La situation s’est également détériorée dans presque toutes les grandes villes du pays. En 2022, 39’900 heures de bouchons avaient été enregistrées, soit plus du double par rapport à 2010.
UBS veut croître aux Etats-Unis
NZZ am Sonntag: UBS se fixe des objectifs de croissance ambitieux, indique la NZZ am Sonntag. «Au cours des trois prochaines années, nous voulons investir fortement aux Etats-Unis et rejoindre les leaders» du marché, déclare dans le journal Iqbal Khan, le responsable de la gestion de fortune globale chez UBS. La banque suisse mise sur l’alternative qu’elle offre à l’oligopole de ses concurrentes américaines, ajoute M. Khan. «Nous avons la chance unique d’être une banque complètement globale, basée en Suisse». L’objectif d’UBS est d’acquérir 150 milliards de dollars de nouveaux actifs de clients par an. Quant aux inquiétudes selon lesquelles la taille d’UBS pourrait devenir un risque, M. Khan répond: «La présence mondiale est au contraire un avantage, car elle assure une plus grande stabilité et rend les affaires plus prévisibles».