Alors que le gouvernement proposait de fixer la limite à 100.000 francs, le Conseil national l’a abaissée mardi à 50.000 francs. Ce seuil correspond au chiffre d’affaires annuel minimal pour pouvoir prétendre à la future aide financière de la Confédération et des cantons. Aide destinée aux cas de rigueur, soit les entreprises particulièrement affectées par les conséquences économiques du coronavirus.
Pour les élus du peuple, cet abaissement permet de tenir davantage compte des indépendants et des PME. «Un quart des petites et moyennes entreprises ont accusé des pertes de chiffre d'affaires de plus de 50%», a rappelé, lors du débat, le conseiller national PDC Fabio Regazzi.
Les sénateurs doivent encore se prononcer sur cette question mercredi. Ce changement de seuil s’inscrit dans la modification de la loi Covid-19 qui prévoit également d’allouer 115 millions au sport.
Aux cantons d’agir
Pour avoir droit à la nouvelle aide financière, les entreprises devront avoir vu leurs ventes reculer de 40% au moins durant cette année, selon les vœux du Conseil fédéral. Et cette baisse devra directement être liée au Covid-19. Ce critère exclut donc les sociétés qui n’étaient pas saines, ni viables avant la pandémie. Les cantons décideront s'ils prennent en compte dans leurs calculs les indemnités de chômage partiel ou de perte de gain (APG) liée à la pandémie déjà perçues par les entreprises. Ils décideront aussi de la forme de ces aides: soutien à fonds perdu ou crédit. Les firmes concernées devront déposer leur demande auprès de leur canton d’établissement.
L’hôtellerie fait partie des secteurs directement concernés par ce coup de pouce. Membre d’Hôtelleriesuisse et à la tête de l’établissement trois étoiles Bon Rivage à La Tour-de-Peilz, Marie Forestier voit d’un bon œil ce dispositif qui aidera son secteur d’activité à passer la crise. «Cette mesure assure la liquidité à beaucoup d’établissements qui ont épuisé leur crédit Covid. Certains d’entre eux n’ont plus les moyens de payer les charges sociales de novembre. Il faut maintenant que les cantons agissent rapidement pour débloquer cette aide», déclare-t-elle.
Pour rappel, le Conseil fédéral a déjà prévu une enveloppe de 400 millions de francs pour les entreprises particulièrement affectées par la crise sanitaire. Sur cette enveloppe, la Confédération prend en charge 200 millions, les cantons le reste. Le gouvernement prévoit d’augmenter ce montant à un milliard, dont 480 millions assumés par la Confédération. En attendant, l’hôtellerie ne s’attend pas à une reprise avant 2023.