La Confédération doit indemniser correctement les fermetures qu’elle prononce. Ces derniers jours, les appels en ce sens se sont multipliés. Ils n’ont visiblement pas été entendus. Mercredi, le Conseil fédéral s’est refusé à augmenter son enveloppe financière destinée aux entreprises durement touchées par les conséquences économiques de la crise sanitaire. Il s’est borné à étendre le cercle des bénéficiaires de son aide pour les cas de rigueur. Nous sommes loin des 60 milliards de francs mis sur la table en mars dernier.
Pour la fédération des commerces de détail Swiss Retail, c’est un coup dur. L’organisation chiffre les pertes des fermetures à 3,2 milliards de francs par mois à l’échelle suisse. Pas sûre que les 2,5 milliards mis sur la table par la Confédération et les cantons en décembre pour les cas de rigueur suffise. Idem pour l’indemnisation à hauteur de 20% du chiffre d’affaires annuel.
Sans davantage de soutien, beaucoup d’entreprises risquent de mettre la clé sous la porte, ce qui entraînera une explosion du chômage et de l’aide sociale, des coûts bien plus élevés pour la société. Au final, c’est un report de charges de la Confédération aux cantons et aux communes.
«Le frein à l’endettement limite la capacité d’action du gouvernement», me rétorquerez-vous. Sauf que ce frein autorise les déficits conjoncturels en période de repli économique. Si cette marge de manœuvre inscrite dans la Constitution n’est pas utilisée en période de pandémie, alors quand le sera-t-elle?