La première vague de Covid aurait coûté entre 1,7 et 2,6 milliards aux hôpitaux

Une étude de PWC estime entre 1,7 et 2,6 milliards de francs le préjudice financier subi par les hôpitaux en raison du coronavirus. H+ y voit la conséquence de l’interdiction des traitements non urgents décrétée par le Conseil fédéral le 13 mars. Selon la faîtière hospitalière, entre 67% et 75% des pertes sont liées à cette restriction. A cela s’ajoutent des achats de matériel et des mesures de sécurité supplémentaires. «Ces chiffres ne tiennent pas compte de la deuxième vague. Nous serons en mesure de fournir, l'année prochaine, des données sur les pertes définitives», précise la directrice d’H+, Anne Bütikofer.

Des pertes à géométrie variable

L’impact financier de cette première vague varie selon les établissements. A l’Hôpital du Jura, il est évalué à cinq millions de francs, contre 115 millions aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). «La deuxième vague a été très forte et très largement supérieure aux prévisions. La facture totale pourrait s’élever à 175 millions», souligne Agnès Reffet, porte-parole des HUG. La première phase de la pandémie a coûté 356 millions aux cinq hôpitaux universitaires du pays, d’après leurs calculs. Cet été, l’Hôpital fribourgeois enregistrait pour sa part un déficit cumulé d’environ 45 millions de francs. Du côté du Réseau hospitalier neuchâtelois, l’évaluation des pertes est estimée entre 15 et 20 millions pour la première vague. Au CHUV, c’est plus de 20 millions. Selon Anne Bütikofer, la situation financière des hôpitaux va continuer à se détériorer en raison de la crise du Covid-19. Trois quarts des 44 établissements de soins aigus analysés par PWC n’atteindront pas des résultats équilibrés dans les cinq à dix prochaines années. La question de la compensation des pertes subies durant la première vague de l'épidémie n’est par ailleurs pas réglée. H+ a proposé une participation commune de la Confédération, des cantons et des caisses maladie. Le Conseil fédéral s’est prononcé contre une participation de la Confédération.

Une prise en charge sous-évaluée

Autre question toujours en suspens: la prise en charge financière des patients Covid qui est jugée trop faible par les hôpitaux. D’après les établissements universitaires, le poids financier de ces patients est important. «Cet aspect n’est pas suffisamment pris en compte dans l’actuelle rémunération», indiquent-ils. Mardi, les hôpitaux ont accueilli 238 malades du coronavirus. L’OFSP estime qu’un patient hospitalisé sur dix a probablement contracté le virus sur place.