• Vanguard
  • Changenligne
  • FMP
  • Rent Swiss
  • Gaël Saillen
S'abonner
Publicité

Guy Parmelin pointe du doigt le recul historique de croissance au 2e trimestre

Le chef du Département fédéral de l'économie Guy Parmelin a rappelé jeudi lors du Swiss Economic Forum que la Suisse a subi au second trimestre la pire récession jamais enregistrée depuis 40 ans.

Guy Parmelin redoute en particulier des difficultés au niveau des exportations qui s'installent dans le temps.
Guy Parmelin redoute en particulier des difficultés au niveau des exportations qui s'installent dans le temps.
03 septembre 2020, 13h08
Partager
Le chef du Département fédéral de l'économie Guy Parmelin s'est adressé aux décideurs suisses rassemblés durant le Swiss Economic Forum (SEF) à Montreux. Soulignant l'incertitude des mois à venir, le vice-président du Conseil fédéral a rappelé que la Suisse a subi au second trimestre la pire récession jamais enregistrée depuis 40 ans.

"Je ne suis pas un ministre de l'économie pessimiste mais je dois rappeler" le recul historique de l'économie au deuxième trimestre, a admis M. Parmelin aux 900 participants du SEF, rassemblés jeudi sur les rives de Montreux.

Rappelant à quel point le tourisme et l'hôtellerie ont été sévèrement touchés, le conseiller fédéral s'est remémoré le pic de la crise en Suisse, qui s'est traduit par "une chute des exportations de machines, de métaux, et d'instruments de précision".

Interrogé sur les priorités du Conseil fédéral, Guy Parmelin a insisté: on "suit de très près la situation (...), mais aussi longtemps qu'il y a des régions du monde qui sont fermées et des blocages, vous pouvez prendre les mesures que vous voulez, les conséquences seront importantes" a-il-affirmé.

Le conseiller fédéral redoute en particulier des difficultés au niveau des exportations qui s'installent dans le temps, mais assure que l'exécutif adapterait ses mesures le cas échéant.

Pour Guy Parmelin, le meilleur moyen de combattre cette récession c'est de développer, au niveau national, les nouvelles technologies et la numérisation des activités. "Que vous le vouliez ou nous, il y aura un avant Covid et un après Covid, tous ceux qui pensent autrement doivent changer de vision" a-t-il asséné.

Potentiel sous-exploité

Au niveau international, le chef de l'économie suisse a rappelé que le pays "a toujours voulu développer des accords de libre-échange mais ça doit être 'win-win'. Vous ne pouvez pas signer un accord qui va contre l'intérêt d'une branche".

Répondant aux critiques des relations commerciales qu'entretient la Suisse avec la Chine, M. Parmelin a affirmé que les accords signés offrent "un énorme avantage par rapport à d'autres pays" même s'il a admis que six ans après sa signature, "il est temps de l'adapter".

"On n'utilise pas tout le potentiel de ces accords de libre-échange (...), il faut que l'on s'améliore sur les importations et exportations, ils ne sont pas assez utilisés et c'est presque un milliard de francs que l'on pourrait économiser" a-t-il affirmé.

Tout en soulignant la stabilité des institutions du pays, M. Parmelin a prévenu: "on entre dans une phase très délicate, les 18 prochains mois vont être complexes".

Depuis le 13 mars, le Conseil fédéral a décrété plusieurs ordonnances en vue de lutter contre
la pandémie. Pour éviter que ces mesures ne prennent automatiquement fin au bout de six mois, M. Parmelin a expliqué que le Parlement devra voter un projet permettant d'asseoir la loi Covid-19 sur des bases légales.

Ces mesures fédérales ne doivent pas effacer l'action des cantons, selon le chef de l'économie suisse. "Appenzell, ce n'est pas la même chose que Genève (...), il faut laisser une marge de man½uvre aux cantons", selon lui.(AWP) >>Lire notre dossier spécial Swiss Economic Forum