15 octobre 2020, 19h21
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La peur gagne de nouveau toute l’Europe, et hélas aussi la Suisse. La communication toujours plus anxiogène des autorités prépare les populations à un confinement qui ne dira pas son nom. La nouvelle crise économique qui suivra risque d’être encore plus difficile à surmonter que celle déjà historique du printemps. Certes, le nombre de cas positifs augmente. Pourtant la maladie ne tue presque pas. Sans oublier que 70% des personnes décédées ont plus de 80 ans, soit à peu près l’espérance de vie en Suisse.
Ce climat oppressant résulte aussi de la difficulté des responsables politiques à coordonner leurs mesures. Les différences entre Genève et Vaud sont de ce point de vue incompréhensibles. Mais cette difficulté révèle l’impossible gouvernance mondiale de la pandémie. En 2009, le G20 avait coordonné la réponse des Etats à la crise des subprimes. Dix ans plus tard, ce groupe de pays ne sert plus à rien. L’Organisation mondiale de la santé aurait pu le remplacer. Cependant son pouvoir est limité depuis qu’elle est devenue un des nombreux terrains sur lesquels les Etats-Unis et la Chine s’affrontent.
Que faire? Pour redonner confiance et relancer la coordination, la Suisse pourrait… renoncer au vaccin contre la Covid-19 au profit des pays qui en ont le plus besoin. Des recherches universitaires, commandées par la fondation Bill et Melinda Gates, ont en effet montré l’importance de distribuer équitablement le remède dans le monde. Le virus circule partout, le problème est donc planétaire. Il ne peut être résolu si, comme cela se prépare malheureusement, les Etats riches s’accaparent le vaccin. Ces derniers oublient que les circuits économiques sont interconnectés et qu’une répartition inappropriée n’accélérera pas la fin de la pandémie, bien au contraire.
La Suisse peut certainement envisager une telle décision parce qu’elle dispose d’un des meilleurs systèmes de soins au monde. Et que sa population sait mieux que dans bien d’autres pays se responsabiliser, et donc respecter les mesures barrières.
Enfin, la Suisse a tout à gagner à remettre en avant l’utilité de la coopération internationale. A ressusciter l’«esprit de Genève», fait de paix et d’ouverture, qui lui a tant profité. >>Lire aussi:le médecin cantonal neuchâtelois répond aux questions des lecteurs de L'Agefi >>Retrouvez notre tableau de bord sur le coronavirus
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