17 novembre 2020, 17h09
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Les évaluations des mesures sanitaires pour limiter la propagation de la Covid-19 menées par trois économistes de la faîtière Economiesuisse et publiées mardi révèlent une césure nette entre les mesures du Conseil fédéral décrétées le 28 octobre et les propositions de la task force Covid-19 publiées le 13 novembre. Aucune des restrictions du Conseil fédéral n’a des coûts économiques élevés. Ce qui ne les empêche pas de déployer généralement un avantage dans la lutte contre la pandémie considéré comme moyen, voire élevé. Et elles sont jugées aussi compréhensibles qu’appropriées.
Les analyses des experts mettent en évidence l’avantage supplémentaire limité de bon nombre de nouvelles propositions. «La plupart des entreprises sont déjà passées au travail à distance partout où cela est possible. Rendre celui-ci obligatoire générerait donc un bénéfice supplémentaire très modeste», note le rapport d’Economiesuisse.
Les pouvoirs publics ont, eux aussi, une responsabilité: celle de réagir plus rapidement au niveau du traçage des contacts et des tests. Car «la probabilité d’une contagion ne peut probablement jamais être abaissée à zéro». Lors du prochain assouplissement, la coordination indispensable entre ces pièces du puzzle doit mieux fonctionner. Cela permettra notamment aux autorités «d’isoler rapidement un foyer d’infections potentiel».
Réunions privées difficiles à contrôler
Le rapport coût-bénéfice des propositions de la task force Covid-19 Science est en revanche nettement plus défavorable. Seule une mesure proposée a une forte efficacité épidémiologique à un coût économique faible: limiter les réunions privées à deux ménages au maximum. Cela ne veut pas dire que les économistes la valident, puisqu’elle représente «une forte atteinte à la vie privée. Par conséquent, elle comporte le risque que la population remette en question sa pertinence et refuse de l'appliquer, étant donné que des contrôles ne sont guère possibles», selon le document d’Economiesuisse. L’acceptabilité des mesures par la population est essentielle: des mesures dures non respectées créent des tensions.Efficacité faible pour coûts moyens à élevés
Si la fermeture des restaurants et bars est jugée très efficace elle aussi, elle génère toutefois les coûts les plus élevés. Toutes les autres mesures proposées par la task force – fermeture des salles de sport et des musées, interdiction de spectacles et de concerts, travail à distance déclaré obligatoire, et interdiction du présentiel pour les écoles du post-obligatoire – n'apportent que de légers progrès dans la lutte contre la Covid-19. Les coûts qu’elles génèreraient sont estimés moyens, sauf pour les écoles (faibles).Les analyses des experts mettent en évidence l’avantage supplémentaire limité de bon nombre de nouvelles propositions. «La plupart des entreprises sont déjà passées au travail à distance partout où cela est possible. Rendre celui-ci obligatoire générerait donc un bénéfice supplémentaire très modeste», note le rapport d’Economiesuisse.
Remise en question des concepts de protection validés
Il déplore également que les propositions remettent en question les concepts de protection qui fonctionnent, dont l’objectif est précisément le maintien d’une activité. Les autorités ne devraient pas préférer le recours à des interdictions en raison du fait que celles-ci soient plus faciles à communiquer clairement que des mesures plus proportionnelles. Notons qu’après avoir contacté Economiesuisse, il est apparu que, de manière délibérée, les experts n’ont pas intégré dans leurs évaluations d’éventuels soutiens des pouvoirs publics à l’économie, en tant que compensation pour les conséquences directes de mesures sanitaires.Nouvelles restrictions qu'en cas de dégradation
Seule une nouvelle dégradation de la situation au niveau de la pandémie pourrait justifier le recours à des dispositions encore plus restrictives que celles déjà en vigueur au plan fédéral. Les experts appellent à la responsabilité individuelle des citoyens. La mise en place de concepts de protection par un restaurant, par exemple, ne sert à rien si les clients «s’embrassent» à la sortie.Les pouvoirs publics ont, eux aussi, une responsabilité: celle de réagir plus rapidement au niveau du traçage des contacts et des tests. Car «la probabilité d’une contagion ne peut probablement jamais être abaissée à zéro». Lors du prochain assouplissement, la coordination indispensable entre ces pièces du puzzle doit mieux fonctionner. Cela permettra notamment aux autorités «d’isoler rapidement un foyer d’infections potentiel».