Le nouveau variant Omicron du coronavirus présente «un risque très élevé» au niveau mondial a mis en garde l'OMS lundi, tout en soulignant les nombreuses incertitudes qui entourent encore la dangerosité et la transmissibilité du variant. «A ce jour, aucun décès associé au variant Omicron n'a été rapporté», souligne l'Organisation dans un document technique publié lundi, qui donne également des conseils aux autorités pour tenter de juguler la diffusion du nouveau variant. «Etant donné les mutations qui pourraient conférer un potentiel d'échappement à la réponse immunitaire tout comme possiblement donner un avantage en termes de transmissibilité, la probabilité qu'Omicron se répande au niveau mondial est élevée», indique l'organisation alors que la liste du nombre de pays où il est détecté ne cesse de s'allonger, après des premiers cas repérés en Afrique australe en novembre.
«En fonctions de ces caractéristiques, il pourrait y avoir de futurs pics de Covid-19, qui pourraient avoir des conséquences sévères en fonction de différents facteurs et en particulier où ces pics se produiraient», a ajouté l'OMS, qui avait dès vendredi classé le variant comme «préoccupant».
L'organisation souligne toutefois que de nombreuses inconnues demeurent sur ce variant: sa contagiosité, savoir si elle est inhérente aux mutations constatées ou si elle relève du fait que ce variant sait mieux échapper à la réponse immunitaire; le niveau de protection conféré par les vaccins anti-Covid existants en termes de contagiosité et sévérité de la maladie; si le variant provoque des symptômes plus graves. (AWP)
Coronavirus: Alain Berset appelle la communauté internationale à un nouveau traité
«Nous ne pouvons pas échouer.» Au début d'une réunion des 194 pays de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le conseiller fédéral Alain Berset a appelé lundi la communauté internationale à un accord contraignant pour préparer les pandémies. Un consensus a été trouvé pour ouvrir des négociations.
«Nous devons remédier maintenant aux lacunes et aux manquements du dispositif en place», a affirmé par vidéo le chef du Département fédéral de l'intérieur (DFI), en ouvrant cette session spéciale de trois jours de l'Assemblée mondiale de la santé. «Il en va de notre responsabilité envers les générations présentes et futures», a-t-il ajouté.
Opening of the #WHASpecial today: Switzerland calls for stronger, faster and more equitable actions. We cannot wait for the next crisis to catch us off guard. Now is the time for change. For a @WHO at the center of global health governance. #WHA @DrTedros @BAG_INT https://t.co/T8kHx58mxG
— Alain Berset (@alain_berset) November 29, 2021
Dimanche, plusieurs délégations, dont celle de l'UE, ont annoncé qu'un consensus avait été trouvé pour un nouvel accord, que ce soit un traité ou une convention. Les Etats-Unis, opposés à un instrument contraignant, ont fait des concessions.
Face aux nombreuses critiques sur la réponse internationale à la pandémie, l'UE avait porté la proposition. Au centre de l'attention notamment, le Règlement sanitaire international, qui cadre la réponse aux urgences de santé publique, a été largement visé.
Vers un accord d'ici 2024
De nombreux acteurs veulent le compléter par un traité ou de petits ajouts et non le remplacer. Ce règlement «n'a pas été prévu pour faire face à la préparation d'une pandémie», admet un responsable de l'OMS. Le terme «pandémie» n'y figure même pas.
La Suisse souhaite une meilleure application du règlement et est «prête à oeuvrer de manière constructive», selon Alain Berset. Il a répété l'importance d'une OMS forte, au centre de la gouvernance mondiale de la santé. Et le conseiller fédéral d'appeler à une meilleure répartition des ressources ainsi qu'à investir davantage dans la prévention aux niveaux national et international.
Selon le projet de décision, le groupe intergouvernemental de négociation d'un nouveau traité devra se réunir une première fois avant mars prochain. Un rapport intermédiaire est attendu pour mai 2023. Le résultat devrait être sur la table pour l'Assemblée mondiale de la santé de mai 2024, selon le projet qui doit être avalisé d'ici mercredi par les 194 Etats membres. (ATS)