Vu la situation tendue dans les hôpitaux, les mesures pour endiguer la pandémie de coronavirus sont prolongées. Le Conseil fédéral a décidé mercredi d'étendre l'obligation de télétravail et les quarantaines jusqu'à fin février. Il avait initialement mis en consultation une prolongation jusqu'à fin mars, et avait déjà revu les règles de quarantaine la semaine passée.
Le résumé des mesures:
-Les règles des 2G et 2G+ pour certains espaces intérieurs, obligation étendue du port du masque, règle des 3G pour les manifestations de plus de 300 personnes à l'extérieur et limitation des réunions privées sont étendues jusqu'à fin mars.
-Plus besoin de recueillir les coordonnées pour le traçage des contacts. Même pas dans les discothèques ni pour les cérémonies religieuses.
-Les obligations de télétravail et de quarantaine-contact sont étendues jusqu'à fin février.
-Pour que le certificat de vaccination demeure reconnu dans l’UE, sa validité est réduite de 365 à 270 jours à partir du 1er février.

Modification des règles de quarantaine
Seules les personnes vivant dans le même foyer qu'un malade testé positif ou entretenant des relations étroites avec lui devront s'y soumettre. Le risque d'infection reste très élevé dans ces cas, estime le Conseil fédéral. Celles et ceux ayant reçu leur dernière dose de vaccin ou ayant contracté la maladie dans les quatre derniers mois en seront exemptés.
Les règles de quarantaine étant modifiées, le traçage des contacts n'est plus nécessaire. Cette obligation était encore valable pour les discothèques et certaines manifestations en intérieur jusqu'à 50 personnes. Les grandes manifestations pourront se tenir même si le canton n'a pas les capacités pour tracer les contacts.
2G et 3G encore valables jusqu'à fin mars
La limitation des lieux fermés aux seuls vaccinés ou guéris, les restrictions lors de rencontres privées, la règle de la 3G (pour geimpft/vaccinés, genesen/guéris ou getestet/testés négatifs) pour les manifestations en extérieur, l'extension du port du masque dans les espaces intérieurs resteront provisoirement valables jusqu'à fin mars.
Le Conseil fédéral renonce à durcir l'obligation du port du masque dans les espaces intérieurs. Par ailleurs, les étudiants des Hautes écoles pourront suivre les cours en présentiel.
Allègement des mesures étudié le 2 février
Le Conseil fédéral étudie en permanence la possibilité de lever les restrictions. Il discutera des allègements des mesures lors de sa séance du 2 février.

La situation dans les soins intensifs s'améliore, selon Alain Berset
Les patients atteints du coronavirus sont moins nombreux dans les soins intensifs, a indiqué mercredi le ministre de la Santé Alain Berset devant les médias. Il y en a 247, contre 325 trois semaines plus tôt. Mais la situation reste tendue. Il faut être prudent.
La Suisse se trouve peut-être à la veille d'une transition majeure vers une phase endémique, a-t-il poursuivi. Est-ce la fin de la pandémie? Le pic de la cinquième vague est-il passé? «On l'espère, mais on ne sait pas. Il faut rester modeste et prudent.»
On espère que c'est la fin de la pandémie, mais on ne sait pas. Il faut rester modeste et prudent
Alain Berset
La situation reste tendue, a rappelé le conseiller fédéral. Le virus circule extrêmement rapidement. Le risque d'infection est important. Et de souligner que la Suisse a connu mercredi un record jamais atteint de nouveaux cas, soit plus de 38.000. La pression reste forte sur les hôpitaux.
Les mesures actuelles, qui se sont révélées efficaces pour réduire les contacts, doivent donc être prolongées, a plaidé Alain Berset.
La durée du certificat Covid réduite à 9 mois au lieu d'un an
La durée de validité du certificat Covid sera réduite à 270 jours au lieu de 365, a décidé mercredi le Conseil fédéral. Cette mesure vise à s'assurer que le pass sanitaire continue d'être reconnu dans l'Union européenne (UE).
La mesure concerne autant le certificat de vaccination contre le Covid-19 que celui attestant une guérison. Elle entrera en vigueur le 31 janvier, indique le Conseil fédéral.
En décembre dernier, la Commission européenne a fixé à neuf mois la durée de validité du certificat vaccinal pour les voyages au sein de l'Union. Elle entend ainsi encourager les rappels. Cette mesure est prévue pour le 1er février.
Plus besoin de tests pour entrer en Suisse
Le gouvernement a également revu le régime des tests pour l'entrée en Suisse. Dès le 22 janvier, les personnes vaccinées ou guéries entrant en Suisse n'auront plus à se soumettre à un test PCR ou antigénique.
Celui-ci sera toujours exigé pour les personnes non guéries ou non vaccinées. En raison des capacités réduites de test en Suisse, ces personnes ne devront toutefois plus se soumettre à un deuxième test après leur entrée sur le territoire.
Entrée en Suisse facilitée: à partir du 22 janvier, les personnes vaccinées ou guéries n'ont plus besoin de se faire tester avant l'entrée en Suisse. Les autres personnes doivent toujours se faire tester, mais seulement une fois.
— André Simonazzi (@BR_Sprecher) January 19, 2022

Le formulaire de localisation ne devra être rempli que par les personnes entrant en Suisse par avion ou par bus.
Régime d'entrée assoupli: soulagement pour le tourisme suisse
L'assouplissement annoncé du régime d'entrée en Suisse est un soulagement pour le tourisme helvétique, a indiqué mercredi la Fédération suisse du tourisme. Ce secteur, qui fait face à des problèmes de liquidités, dépend en effet des touristes de l'étranger.
La fédération salue la décision de permettre, dès le 22 janvier, l'entrée en Suisse des touristes vaccinés et guéris sans test supplémentaire, ainsi que la suppression de l'obligation d'un deuxième test après quatre à sept jours.
L'obligation de test entraînait des coûts supplémentaires pour les touristes, ce qui rendait les vacances en Suisse plus chères, entraînant des désavantages concurrentiels par rapport à d'autres destinations.
Malgré l'assouplissement des conditions d'entrée, la situation reste tendue et les mesures actuellement en vigueur ont un impact négatif sur le développement économique du secteur touristique, nuance toutefois la fédération, qui plaide pour un maintien des aides économiques.
Priorisation des tests PCR
Au vu de la grande demande de tests PCR, l'Office fédéral de la santé publique a établi une nouvelle priorisation pour les laboratoires. Ces derniers devront analyser en premier lieu les échantillons des personnes à risque avec symptômes ou les personnes à risque qui ont été en contact avec une personne positive.
Viennent ensuite les tests répétitifs des instituts de santé, les tests répétitifs des infrastructures critiques. Suivent les tests des personnes symptomatiques, les tests répétitifs dans les écoles et dans les entreprises. Les tests demandés pour un voyage professionnel ou de loisirs ou les tests de confort pour obtenir un certificat seront analysés en dernier.
Pour décharger les capacités de tests PCR, le Conseil fédéral a encore décidé qu'un test rapide antigénique positif donnerait provisoirement accès à un certificat de guérison. Celui-ci sera valable uniquement en Suisse et durant 270 jours. Cette règle entre en vigueur le 24 janvier.
Décisions du Conseil fédéral: réactions mitigées de l'économie
Les décisions du Conseil fédéral suscitent des réactions mitigées dans les milieux économiques. Economiesuisse comprend la prolongation des mesures, mais veut qu'elles soient réexaminées en permanence. Pour l'Union patronale suisse, les décisions sont restées en deçà des attentes. La Fédération des entreprises romandes voit, elle, des «signaux encourageants».
Pour l'économie, il est particulièrement important que le Conseil fédéral transforme l'obligation de télétravail en recommandation lors de sa prochaine séance, écrit mercredi Economiesuisse. Cela pour pouvoir traverser la pandémie «avec des coûts économiques et sociaux aussi faibles que possible».
La faîtière de l'économie estime que la prolongation des mesures est compréhensible compte tenu de l'incertitude actuelle. Des assouplissements seront toutefois nécessaires le plus rapidement possible dès qu'il sera clair que les hôpitaux ne seront pas surchargés par la vague Omicron.
Normalisation le plus vite possible
L'Union patronale suisse (UPS) n'est, elle, que partiellement satisfaite des décisions du Conseil fédéral. Le principe suprême doit être de viser une normalisation dans tous les domaines de la vie le plus tôt possible, résume-t-elle.
L'UPS salue le fait que l'obligation de télétravail et les dispositions relatives à la quarantaine ne soient prolongées que jusqu'à fin février, au lieu de fin mars comme prévu initialement.
Lors de la consultation, elle s'était prononcée pour que l'obligation de télétravail soit transformée en recommandation dès le 25 février. Elle souhaitait aussi que les règles 2G et 2G+ ainsi que l'obligation de porter un masque à l'intérieur des bâtiments soient prolongées au maximum jusqu'à fin février.
Dans un entretien, le président de l'UPS Valentin Vogt avait en outre suggéré la semaine dernière que l'on discute de la levée de l'obligation de quarantaine des personnes ne présentant aucun symptôme.
Rendre l'anticipation possible
La prolongation limitée à fin février de l'obligation de télétravail et des quarantaines-contact est un signal encourageant pour la Fédération des entreprises romandes (FER). Elle garantit en effet aux entreprises «une adaptation dynamique des mesures qui rend possible l'anticipation et la réactivité dont elles ont tant besoin.»
Malgré cela, les conséquences du télétravail ne doivent pas être occultées. Il impacte en effet fortement la fréquentation des centres-villes, des commerces et des restaurants, et met en péril de nombreuses enseignes.
Comme Economiesuisse, la FER insiste sur une réévaluation régulière de la situation. Le maintien à fin mars des règles relatives à la 2G et à la 2G+ ne sera pas sans conséquence pour les entreprises déjà les plus pénalisées par les différentes mesures, écrit-elle.
«Pour certaines entreprises c'est tout simplement leur survie qui en jeu et celle des emplois», dit Ivan Slatkine, président de la FER. «Il est urgent que l'adaptation de l'aide aux cas de rigueur annoncée pour début 2022 prenne forme.»
Des décisions «compréhensibles» pour les directeurs de la santé
La Conférence des directeurs cantonaux de la santé juge les décisions du Conseil fédéral «compréhensibles» au vu de la situation épidémiologique. Ces décisions correspondent aux retours des cantons à la procédure de consultation.
Une nouvelle augmentation du nombre de cas ne peut être exclue compte tenu de l'activité virale très élevée, souligne la conférence. Le gouvernement a toutefois tenu compte de l'avis des cantons en ne prolongeant l'obligation du télétravail que pour un mois et en prévoyant de discuter de l'éventuel assouplissement d'autres mesures dès février.
Pour les directeurs cantonaux, il est en outre «logique» que le Conseil fédéral renonce pour l'instant à passer de la quarantaine ordonnée par les autorités à une auto-quarantaine pour éviter des pertes de temps. Des questions de droit du travail doivent en effet d'abord être clarifiées.
Enfin, la décision du Conseil fédéral de supprimer le test obligatoire à l'entrée en Suisse pour les personnes vaccinées et guéries correspond aussi à la position d'une nette majorité des cantons. L'incidence élevée en Suisse en comparaison internationale ne permet plus que difficilement de justifier l'obligation de test.
Le Centre attend du Conseil fédéral qu'il réévalue en permanence la situation actuelle, qu'il reste flexible - et qu'il adapte à nouveau les mesures en cas d'évolution positive.
— Die Mitte – Le Centre (@Mitte_Centre) January 19, 2022
Rester solidaire et vaincre enfin ensemble la pandémie.
PLR et Centre espèrent des mesures d'assouplissement rapides
Le Centre voit "l'espoir d'une normalisation" et attend du Conseil fédéral qu'il réévalue en permanence la situation, après les décisions annoncées mercredi. "Si la situation épidémiologique le permet, les restrictions doivent être levées début mars", a tweeté de son côté le PLR. Sur Twitter également, le Centre soutient le fait que le gouvernement n'ait prolongé les mesures de quarantaine et l'obligation de télétravail que jusqu'à fin février. "Non à une quarantaine pour les personnes doublement vaccinées", écrit pour sa part le PLR. Les libéraux-radicaux appellent aussi à un ordre de priorité pour les tests PCR.(ATS)
Cinq organisations veulent durcir la lutte contre la pandémie
A l'occasion de la réunion du Conseil fédéral, cinq organisations de la société civile ont appelé mercredi à un durcissement de la lutte contre la pandémie. Il s'agit de réduire sensiblement l'incidence du virus, écrivent-elles.
Les cinq organisations justifient leur position notamment par les dommages causés à l'économie et à la société par les conséquences à long terme des affections dues au Covid-19. A court terme également, l'incidence actuellement élevée de plus de 4000 cas pour 100.000 habitants engendre des coûts, notamment en terme d'absentéisme au travail.
Les cinq organisations préconisent donc notamment une interdiction de l'enseignement en présentiel dans les universités et les hautes écoles spécialisées, ainsi qu'un renforcement de l'obligation du masque lors de grandes manifestations et rassemblements en plein air, par exemple aux arrêts de bus. Elles demandent en outre des règles à l'échelle nationale pour les écoles.
Maintenir quarantaine et isolement
Ces organisations s'opposent à ce que la quarantaine et l'isolement ne soient plus obligatoires à l'avenir. Cela mettrait selon elle les personnes concernées sous pression pour qu'elles retournent trop tôt au travail.
Le communiqué est signé par le comité de la société civile autour de l'expert en communication Peter Metzinger, qui a fait la promotion de la loi Covid-19 l'automne dernier, ainsi que par les organisations «ProtectTheKids», «Bildung Aber Sicher CH», «Sichere Schule» et «Kinder schützen - jetzt». (ATS)
38.015 nouveaux cas en 24 heures
La Suisse et le Liechtenstein ont enregistré 38.015 nouveaux cas de coronavirus en 24 heures, a annoncé mercredi l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). La moyenne sur sept jours des contaminations confirmées s'élève ainsi à 28.157 cas, contre 27.424 la veille et 25.915 il y a une semaine. Le nombre de nouvelles hospitalisations a atteint 154 et celui des décès 25. Au total, 67,95% de la population est entièrement vaccinée. (ATS)
Environ 300 soldats de l'armée suisse isolés dans des casernes
Actuellement, près de 300 militaires testés positifs au coronavirus sont isolés dans différentes casernes en Suisse. L'armée a de la place pour l'isolement de 1100 personnes. Les personnes testées positives sans symptômes sont sur l'un des sites prévus pour les isolements sous surveillance médicale, a déclaré mercredi le médecin en chef de l'armée Andreas Stettbacher sur Blick TV. (ATS)