Sans surprise, les villes interrogées pour l'enquête, réalisée auprès de 77 villes et communes entre le 3 mars et le 9 avril par l'Union des villes suisses en coopération avec PwC Suisse, ont déclaré que la pandémie a des conséquences négatives sur leurs finances ou qu'il faut s'attendre à ce qu'elle en ait.
Les villes ont notamment souffert de la baisse des recettes générées par les impôts sur les entreprises, qui ont diminué de 4% en 2020. Pour 2021, les villes prévoient une baisse supplémentaire de 17 % en moyenne par rapport à 2019.
Plusieurs mesures ont également eu un impact conséquent. Il s'agit notamment de celles prises par environ deux tiers de villes en faveur de leurs locataires commerciaux, ou de soutien du commerce et des travailleurs indépendants, comme les contributions à fonds perdu. Les villes ont par ailleurs fait face à des baisses de recettes dues à la cessation des ventes d'entrées dans les établissements de loisirs comme les musées, piscines ou théâtres.
Deux tiers des villes ont accordé un soutien à des personnes appartenant à un groupe à risque ou touchées par la pauvreté, avec par exemple des aides de voisinage et des offres de distribution de nourriture. Les dépenses consacrées à l'aide sociale ont cependant faiblement augmenté, grâce aux prestations de soutien fédérales.
Augmentation de la dette
La situation ne devrait pas s'arranger rapidement. Le budget 2022 et pour les années suivantes va représenter un défi majeur pour presque toutes les personnes (96%) ayant participé à l'enquête. La dette devrait continuer d'augmenter jusqu'en 2023.
Il faudra probablement annuler ou reporter certains investissements, tandis que les coûts sociaux et d'assistance seront eux difficiles à prévoir. Pour 40% des villes, une augmentation des impôts est ainsi envisageable.
En plus de la pandémie, les villes faisaient déjà face à des «évolutions problématiques», souligne le communiqué. La mise en oeuvre de la réforme fiscale et de financement de l'AVS (RFFA) a généré des pertes fiscales pour certaines villes. Par ailleurs les cités ont dû faire face au transfert des charges vers l'échelon local de l'Etat, en l'occurrence dans le secteur de la santé et des soins.
L'Union des villes suisses demande donc que la question de la répartition future des charges et de leur financement soit réglée conjointement par la Confédération, les cantons et les villes. Elle veut également que les villes et les communes puissent profiter des assouplissements tels que l'augmentation des versements de la Banque nationale. (AWP)