• Vanguard
  • Changenligne
  • FMP
  • Rent Swiss
  • Gaël Saillen
S'abonner
Publicité

Aides pour entreprises en détresse

Covid-19. Alors que Vaud et Fribourg ferment à leur tour restaurants, bars et théâtres, tour d’horizon des mesures de soutien à l’économie et des contributions à fonds perdu.

Contraints de fermer à travers une série de cantons en Suisse romande, les bars et restaurants vont vite manquer de liquidités. (Keystone)
Contraints de fermer à travers une série de cantons en Suisse romande, les bars et restaurants vont vite manquer de liquidités. (Keystone)
03 novembre 2020, 20h42
Partager
La Confédération a débloqué un peu moins de 73 milliards de francs pour venir en aide aux entreprises et aux salariés touchés par les conséquences du coronavirus. Ce mercredi, le Conseil fédéral pourrait mettre en consultation son projet de loi en faveur des PME durement affectées par les mesures sanitaires. Elles pourraient bénéficier, dès décembre, d’aides financières à fonds perdu. Depuis mars, la stratégie du gouvernement s’axe sur quatre axes principaux. APG Le Conseil fédéral a mis en place un premier régime spécial: les APG-Corona. Les indépendants qui doivent fermer leur établissement ou qui subissent une interdiction de manifestation peuvent prétendre à ce soutien. Les employés et les indépendants en quarantaine qui ne peuvent pas télétravailler ont aussi droit à cette prestation. C’est aussi valable pour les parents qui doivent s’occuper de leur enfant de moins de douze ans pour cause de fermeture de crèche ou d’école par exemple. Pour les travailleurs, le montant des APG s’élève à 80% du salaire mais au maximum à 196 francs par jour. Pour les indépendants, le montant de cette aide dépend du revenu annuel de 2019. La loi Covid-19 prévoit par ailleurs que les indépendants indirectement touchés par les mesures sanitaires puissent aussi obtenir des APG. Le Conseil fédéral doit encore mettre en œuvre cette législation qui aura un effet rétroactif au 17 septembre. RHT Une autre mesure phare pour soutenir l’économie réside dans la réduction de l’horaire de travail (RHT) ou chômage partiel. En temps normal, une entreprise ne peut pas faire appel à cet instrument plus d’une année. Sa durée a récemment été étendue à dix-huit mois. Aucune mesure supplémentaire n’est attendue sur le plan du chômage partiel. Crédits Covid De mars à juillet, les PME ont eu accès à des prêts cautionnés par la Confédération. Quelque 16,4 milliards de francs sur une enveloppe totale de 40 milliards leur ont ainsi été octroyés. Il n’est aujourd’hui plus possible de faire appel à cette aide, ce que regrette notamment Swissmem. La faîtière de l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux préconise de réactiver ce dispositif jusqu’à la fin de l’année pour éviter les faillites. Pour l’instant, sa demande auprès de la Berne fédérale est restée vaine. Les conditions de remboursement de ces prêts ne sont par ailleurs pas connues. Le Conseil des Etats doit encore se prononcer sur cette question en décembre. En octobre, le National a proposé de fixer la durée de remboursement à huit ans voire dix pour les entreprises en grande difficulté financière. Il souhaite aussi maintenir les taux d'intérêt à 0% pour les crédits jusqu'à 500.000 francs et à 0,5% pour ceux jusqu'à 20 millions. Cas de rigueur Le Conseil fédéral veut enfin donner un coup de pouce financier aux secteurs particulièrement affectés par la crise. Il pense notamment aux organisateurs d’événements et aux forains ainsi qu’à la branche du voyage et du tourisme. A ce sujet, le ministre de l’Economie, Guy Parmelin, a indiqué vouloir avancer rapidement. Initialement, ce coup de pouce devait entrer en vigueur au début de l’année prochaine. Il pourrait à présent s’appliquer dès décembre. Avant cela, les cantons devront donner leur aval. Concrètement, les entreprises ayant perdu 60% de leur chiffre d’affaires en raison de la Covid-19 pourraient bénéficier de contributions à fonds perdu. Les cantons devraient contribuer à ces fonds à hauteur de 50%. L’Union patronale suisse (UPS) appelle à une mise en place de cette aide le plus rapidement possible. Plans de relance cantonaux En complément du soutien de la Confédération, plusieurs cantons ont délié les cordons de la bourse. Fribourg a mis sur la table 123 millions de francs destinés notamment aux commerçants, au tourisme et à la culture. Vaud a lui aussi débloqué plus de 100 millions. Parmi les bénéficiaires de cet argent, figurent les start-up, les chômeurs et les acteurs culturels. Neuchâtel veut consacrer à son programme de soutien 42 millions et Berne 35 millions. Le Valais a lui notamment prévu 240 millions pour le secteur touristique. Le Jura clôture le classement des cantons romands avec 9 millions. Genève prévoit plus de 150 millions d’aide. Nathalie Fontanet, qui a hérité provisoirement du département de l’économie de Pierre Maudet, a rencontré mardi soir les associations économiques du canton. Si aucune nouvelle mesure n’a été prise, des sujets de réflexions ont été énoncés, dont celui d’allonger la liste des secteurs susceptible d’être des cas de rigueur, à savoir la restauration ou les commerces. «Vaud a décidé mardi que les commerces restaient ouverts. Bien que je ne conteste pas les décisions sanitaires, j’ai un peu l’impression que le commerce de proximité est le parent pauvre de l’équation à Genève», analyse Vincent Subilia, directeur général de la Chambre de commerce du canton (CCIG). Selon lui, il faut «envisager sans tabou des mesures additionnels». Collaboration M.I.

Lire aussi: 
«Un soutien aux indépendants vital mais pas tenable à long terme»
Coronavirus: au tour de Vaud et Fribourg de serrer la vis
Les victimes de la Covid ont généralement plus de 80 ans