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La banque centrale russe maintient son taux directeur à 21%

Face à une inflation persistante alimentée par l’effort militaire et les sanctions, les autorités monétaires conservent une politique rigoureuse, malgré les tensions croissantes du secteur privé.

Malgré une croissance à 4,1% en 2024, l'économie russe reste confrontée à une série de problèmes structurels, entre pénuries de main d'oeuvre persistantes, inflation élevée, taux d'emprunts exorbitants ou encore dépendance accrue envers les dépenses de défense.
KEYSTONE
Malgré une croissance à 4,1% en 2024, l'économie russe reste confrontée à une série de problèmes structurels, entre pénuries de main d'oeuvre persistantes, inflation élevée, taux d'emprunts exorbitants ou encore dépendance accrue envers les dépenses de défense.
21 mars 2025, 15h32
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La Banque centrale de Russie (BCR) a annoncé vendredi maintenir son taux directeur à 21%, l’inflation, à plus de 10% en février, ne montrant pas de signe de ralentissement.

La BCR cherche depuis de longs mois à faire baisser la hausse des prix, tirée par l’explosion des commandes militaires pour soutenir l’offensive en Ukraine et les conséquences des sanctions occidentales.

«Les pressions inflationnistes actuelles ont diminué mais restent élevées», a déclaré la banque centrale dans un communiqué pour justifier sa décision.

«Nous devons maintenir des conditions monétaires strictes pendant une période prolongée», a relevé lors d’une conférence de presse la cheffe de la banque centrale, Elvira Nabioullina, précisant qu’une éventuelle baisse du taux directeur «dépendra de la rapidité et de la durabilité de la baisse de l’inflation» dans les prochains mois.

La majorité des analystes s’attendaient à une telle décision de la BCR, après la colère exprimée publiquement par des entrepreneurs russes, dont des grands patrons, qui ont dit avoir de grandes difficultés à emprunter, les taux bancaires pouvant désormais atteindre 30%.

En décembre, Vladimir Poutine avait décrit la hausse des prix comme «un signal préoccupant», un rare aveu de la part du président russe qui vante pourtant régulièrement «la résistance» de l’économie nationale face aux lourdes sanctions occidentales.

Pour tenter de faire baisser l’inflation, qui a atteint 10,1% sur un an en février (au plus haut depuis février 2023), la BCR avait relevé fin octobre 2024 son taux directeur à 21%, un niveau jamais vu depuis 2003, sans pour autant réussir depuis à infléchir la courbe de la hausse des prix, qui reste largement au-delà de l’objectif officiel de 4%.

Mi-février, la BCR a même dû relever ses prévisions d’inflation pour 2025, s’attendant désormais à une hausse des prix comprise entre 7 et 8%.

Malgré une croissance à 4,1% en 2024, l’économie russe reste confrontée à une série de problèmes structurels, entre pénuries de main-d’œuvre persistantes, inflation élevée, taux d’emprunts exorbitants ou encore dépendance accrue envers les dépenses de défense.

Une éventuelle levée -- partielle ou totale -- des sanctions occidentales pourrait redonner de l’air à terme à l’économie russe, mais «il est prématuré de discuter de ce sujet», a tempéré vendredi Elvira Nabioullina, au moment où Moscou et Washington se rapprochent sous l’impulsion de Vladimir Poutine et Donald Trump. (AWP)