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Vaud tarde à soutenir les milieux de la nuit

Les sept mois attendus de fermeture partielle ou totale des boîtes de nuit se font durement ressentir à Lausanne. A Genève, le Grand Conseil a approuvé une aide d’urgence.

Le monde de la nuit affronte déjà sept mois de restrictions.
Le monde de la nuit affronte déjà sept mois de restrictions.
02 octobre 2020, 16h02
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Le monde de la nuit genevois a vu aboutir jeudi soir  une aide d’urgence de 2 millions de francs par mois votée par le Grand Conseil. Bâle a créé une task force début septembre. Zurich a décidé d’un soutien fin avril déjà. Mais qu’en est-il à Lausanne, respectivement au Canton de Vaud? Avec un mois et demi de retard par rapport à Genève, ce canton a lui aussi décrété la fermeture des clubs et discothèques, à partir du jeudi 17 septembre. Selon les indications du conseiller d’Etat Philippe Leuba lors de l’annonce de cette mesure, il serait «en discussion sur la question des indemnisations». Rappelons que dans les mesures de soutien supplémentaires que la CVCI a demandées au Conseil d’Etat dans un courrier au mois de mai figure par exemple l’indemnisation des «structures qui ont dû modifier leurs activités par ordre du canton et ont subi des pertes de ce fait». Selon les indications de la CVCI, cette lettre a débouché sur quelques discussions, mais n’a guère abouti à des résultats concrets concernant le soutien à l’économie privée.

Fermeture décrétée à l'échelle cantonale

La particularité du cas des clubs et discothèques est néanmoins que la deuxième vague de fermetures a été décrétée à l’échelle cantonale, non pas fédérale. Comme le montrent les exemples d’autres cantons, le principe que les pouvoirs publics compensent au moins une partie des pertes engendrées par les fermetures décrétées, est néanmoins généralement respecté.

Soutien validé

Le délégué à la communication du Département de l’économie, de l’innovation et du sport  a répondu par courriel que «la question du soutien est validée», sans pouvoir donner des indications quant au calendrier. Il a encore précisé que cette décision de fermeture est «récente», et que «trois départements sont priés de réfléchir à la problématique du soutien aux boîtes de nuit, dancings et discothèques».

Situation toujours plus difficile

Le DJ et copropriétaire du MAD Igor Blaska se dit être confronté à une situation de plus en plus difficile. Selon ses indications, ses établissements, soit deux hôtels, le MAD et des restaurants, comptent environ 300 employés, dont 65 avec des postes fixes, qui génèrent un chiffre d’affaires annuel de 15 millions de francs.
Igor Blaska serait personnellement concerné par une autre revendication de la CVCI, celle de «prévoir un montant forfaitaire d’indemnisation pour les indépendants remplissant les critères posés par la Confédération, mais qui ne peuvent bénéficier des APG en raison du plafond de 90.000 francs». «Des dirigeants d’entreprises avec 300 employés qui ne gagnent personnellement que 7000 francs par mois, il n’y en a que très peu», constate Igor Blaska.

Inégalité de traitement entre subventionnés et privés

Depuis sept mois, il se trouve ainsi sans salaire, et doit injecter de l’argent dans ses établissements pour leur permettre de survivre et payer les frais. Selon lui, il y a aussi une inégalité de traitement entre les établissements déjà subventionnés (souvent à l’année), et ceux qui sont à 100% privés. «Tout le monde croit que dans les boîtes de nuit, l’argent tombe du ciel, déplore-t-il. Le fait d’être un acteur privé, sans subventions de base, pose problème.» Son entreprise a bénéficié d’un crédit Covid-19, qu’il a volontairement demandé en-dessous du maximum autorisé. Une prudence qu’il regrette aujourd’hui: «Tous les entrepreneurs que je connais ont pris le maximum. Nous avons voulu faire les bons élèves. Ce que je souhaite aujourd’hui, c’est juste une aide pour traverser cette situation.»