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Une start-up zougoise a épaulé Lockheed Martin pour les nouveaux drones de l’armée suisse

La défense suisse a recruté sept drones de reconnaissance militaire américains. Ces futures sentinelles embarqueront un système anticollision conçu à Cham.

Le coût des sept engins Lockheed Martin acquis par l'armée suisse n’a pas été révélé. Le géant de la défense indique qu'il faut compter environ 100.000 dollars pour un appareil, son équipement et ses accessoires.
Le coût des sept engins Lockheed Martin acquis par l'armée suisse n’a pas été révélé. Le géant de la défense indique qu'il faut compter environ 100.000 dollars pour un appareil, son équipement et ses accessoires.
Sophie Marenne
L'Agefi - Journaliste
10 septembre 2020, 15h37
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La défense pourra bientôt compter sur sept nouveaux alliés silencieux. Se déplaçant à un peu moins de 50 km/h et affichant jusqu’à 50 minutes d’autonomie, le premier Indago 3 de Lockheed Martin rejoindra les rangs l’armée suisse avant la fin de l’année. Les six autres suivront au fil des mois. Si ce modèle est développé depuis un peu plus de dix ans, cette flotte présentera des caractéristiques inédites, dont un système anticollision de la start-up Flarm.   Cette jeune société zougoise a été fondée par des ingénieurs et pilotes de planeur qui avaient malheureusement été témoins de trop d’accidents mortels d’aviation. «Deux éléments techniques nous ont poussés à nous lancer», explique Urban Mäder, cofondateur. «D’une part, en mai 2000, l’accès sélectif au système GPS pour les civils a été levé, menant à une bien meilleure précision de navigation. D’autre part, le marché a enfin vu arriver des puces d'émetteur-récepteur radio bon marché», décrit ce docteur de l’Ecole polytechnique de Zurich (EPFZ).  

Une «suissitude» bienvenue 

L’objectif originel de la start-up était de doter tous les planeurs de Suisse de son dispositif. Née sous forme de club en 2003 et transformée en entreprise en 2006, Flarm a aujourd’hui vendu 45.000 unités de ses produits. «Une fois que le boîtier se met à biper, il faut agir», décrit Urban Mäder. Des drones, des avions, jusqu’aux hélicoptères de dix tonnes en sont équipés en Europe, aux Etats-Unis, en Afrique du Sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande.   C’est Armasuisse qui a joué les entremetteurs entre la jeune entreprise et le colosse de l’aéronautique américain. «Suite à une analyse de divers équipements de prévention des collisions, et vu la hauteur de vol prévue, le poids du dispositif et la complexité d’intégration, le système Flarm était le plus indiqué», décrit Kaj-Gunnar Sievert, porte-parole. Il précise que la «suissitude» de la solution n’était pas obligatoire mais qu’elle représente un bonus. Pour Lockheed Martin, l’intégration de ce micro-disposif est une première mais, selon leur ingénieur système Brandon Reimschiissel, il est «tout à fait possible» que les chemins des deux entreprises se recroisent dans le futur. 

Surveillance et sauvetage 

Sélectionnés car «ils répondent au mieux aux exigences des forces armées», selon les mots du porte-parole d'Armasuisse, les sept drones effectueront des tâches de surveillance et de reconnaissance aériennes. Ils soutiendront aussi les missions de recherche et de sauvetage ainsi que d’aide humanitaire ou d’évaluation des dommages en cas d’affrontement.   Pliable et transportable dans un sac à dos, le principal atout de l’Indago 3 est sa très faible signature acoustique, l’une des plus basses pour un drone de cette taille. «L’idéal d’un point de vue tactique», explique Brandon Reimschiissel depuis Fort Worth au Texas. Ce modèle patrouille déjà tout autour du globe, et notamment dans les mers et océan entourant l’Europe où un exemplaire effectue des missions pour le compte de l’Agence européenne de contrôle des pêches (AECP). 
Le géant américain de l'armement est actif sur le segment des drones depuis les années 70. Au total, une quarantaine d’ingénieurs se sont penchés – ou se pencheront encore – sur les engins destinés à la défense suisse, depuis Salt Lake City dans l’Utah.   Les termes financiers exacts du contrat avec Lockheed Martin n’ont pas été révélés. Comptez néanmoins à peu près 100.000 dollars pour l’ensemble comprenant l’appareil, les manettes, la charge utile, les batteries, la boîte de transport et les pièces de rechange.   L’Indago 3 est l’un des quatre modèles sélectionnés pour le programme Swiss MUAS, pour Mini-Unmanned Aerial Vehicle. Doté d’un budget total de huit millions de francs, ce projet a précédemment jeté son dévolu sur des micro-drones du groupe français Parrot.