L’invité: Sandro Mesquita
Sa fonction: Directeur
Son entreprise: Geneva International Motor Show
Plus grand événement public de Suisse, le Salon de l’auto de Genève doit sa survie au Qatar. Sans le soutien de cet Etat du Golfe, «il y avait un risque» que le GIMS (pour Geneva International Motor Show de son nom officiel) ne disparaisse, reconnaît Sandro Mesquita. Invité de «Be to B», le directeur du salon depuis mai 2020 explique comment l’événement qui attirait plus d’un demi-million de visiteurs «n’avait pas les moyens de redémarrer» après les coûts engendrés par l’annulation à la dernière minute de l’édition 2020, en raison de la pandémie.
Depuis, le GIMS a vécu de ses réserves et des services de consultant qu’il vend au Qatar pour y organiser en octobre le premier Salon de l’auto de Genève hors de Suisse. «C'est la première fois que l'on exporte la marque, et pour nous c'est aussi une grande satisfaction», continue Sandro Mesquita, qui dirige une équipe de quelque dix personnes permanentes. A Doha, «une dizaine de constructeurs ont déjà confirmé leur présence, détaille-t-il. Principalement des marques de luxe, d'hypercar […] mais aussi quelques marques chinoises plus généralistes». D’autres devraient encore s’inscrire alors que les inscriptions ont commencé en février, rappelle-t-il.
Sur le site internet du salon, les véhicules thermiques semblent dominer l’événement qatari. «Contrairement aux apparences ou à ce que l'on pourrait penser, le salon que l'on organise au Qatar sera totalement représentatif de ce qui se passe aujourd'hui et demain», et donc de «l’hybride, de l’électrique», assure Sandro Mesquita.
Cet ancien d’Alpiq, Romande Energie ou encore Swisscom garde toujours Genève en ligne de mire. Il espère y organiser le prochain salon, du 26 février au 3 mars 2024. Ce serait le premier depuis celui de 2019. Sandro Mesquita défend le rôle de ces événements à l’heure où certains constructeurs comme Tesla ont numérisé la vente de leurs véhicules. C’est «un environnement où l’on peut comparer, toucher, voire essayer des véhicules [sans] une pression à la vente» comme chez un concessionnaire.
Sandro Mesquita constate aussi une différence entre le soutien du Qatar et celui des autorités à Genève. Ces dernières ont une «approche beaucoup plus économique» et «s’impliquent certainement beaucoup moins». A Doha, au contraire, l’ambition est d’utiliser l’événement pour que «le pays devienne un point important de développement des affaires».
