SoftwareOne a entamé l’année 2021 sur les chapeaux de roue. Après le rachat la semaine passée d’Intelligence Partner, une société espagnole qui est leader dans le domaine des services Google Cloud, l’entreprise suisse de solutions informatiques a annoncé mardi l’acquisition de l’américain Optimum Consulting. Une firme experte pour les procédés cloud de SAP. Les prix des deux transactions n’ont pas été divulgués.
«Nous poursuivons notre stratégie en petites acquisitions et ajoutons ainsi des capacités pour être en mesure de servir encore mieux nos clients », commente Patrick Zuppiger, responsable de la communication de SoftwareOne, qui a son siège social à Stans (NW) et un siège opérationnel à Wallisellen (ZH). Le groupe s’est spécialisé dans la gouvernance et la gestion de parcs de logiciels pour les entreprises, qu’il s’agisse de l’optimisation des licences, de l’efficacité des achats et du déploiement des solutions cloud. Il emploie aujourd’hui environ 5800 personnes et compte environ 65.000 clients dans 90 pays.
Le cloud est devenu indispensable
La technologie du cloud, dont les applications et les données sont stockées et gérées à distance, est devenue indispensable au secteur IT, et en particulier à SoftwareOne, qui fait partie des plus grands fournisseurs mondiaux de logiciels et solutions cloud de bout en bout. Ses concurrents: notamment l’allemand Bechtle, le norvégien Crayon Group, l'anglais Softcat ou le suisse Also, qui est également un revendeur de matériel informatique.
Ce secteur repose sur des mégatendances, telles que la numérisation, les ressources cloud et le télétravail qui a été dopé par la pandémie de Covid-19. Ces tendances lourdes, qui alimentent la croissance, attirent naturellement les investisseurs. Démonstration avec SoftwareOne: le titre a gagné plus de 5% depuis le début de 2021 et 11% en quatre semaines pour se négocier actuellement à près de 28 francs. Ce qui valorise le groupe alémanique à environ 4,4 milliards de francs.
«L’accentuation de la numérisation et du télétravail rend la situation des entreprises plus complexe; le besoin de solutions et services augmente», observe Marc Possa, gérant de SaraSelect, un fonds d’une taille d’environ un milliard de francs et dont la seconde plus importante position est Also, préférée à SoftwareOne en raison d’une plus grande envergure en termes d’équipements, de solutions et de places IT.
C’est indéniablement un beau parcours qu’a accompli jusqu’ici SoftwareOne, créée en 2000 par Daniel von Stockar (actuel président du conseil d’administration) et par Patrick Winter (décédé en 2018). Le premier reste actionnaire à long terme, avec les entrepreneurs René Gilli et Beat Curti (ancien président et actionnaire de référence du groupe Bon appétit, racheté en 2003 par le géant allemand de la distribution Rewe). Ils détiennent près de 29% au total.
L’avantage compétitif durable
«La clef pour investir n’est pas d’évaluer dans quelle mesure une industrie influencera la société en général, ou à quel rythme elle croîtra, mais plutôt de déterminer l’avantage compétitif de toute entreprise et, par-dessus tout, la pérennité de cet avantage», répète l’investisseur légendaire Warren Buffett.
SoftwareOne n’échappe pas à ce test. Lequel paraît d’autant plus légitime que l’entreprise a été introduite à la Bourse suisse en octobre 2019 à un prix initial de 18 francs par action. Le niveau du marché était alors déjà élevé, mais un peu plus bas qu’à présent, après le krach survenu en mars dernier, en plein confinement, et la reprise en V subséquente. On peut tirer le même constat pour les concurrents de l’entreprise zurichoise dans un secteur qui croît fondamentalement, bien que freiné en 2020 par la pandémie de Covid-19, et qui recèle encore un potentiel de consolidation.
Les résultats consolidés pour l’année écoulée seront présentés le 21 mars prochain. Le CEO de SoftwareOne, Dieter Schlosser, a réaffirmé en septembre dernier l’objectif pour 2021-2022 d’une hausse à deux chiffres du bénéfice brut résultant d’une croissance élevée (un peu moins de 10% et 15% à 20% respectivement) des logiciels et cloud ainsi que des activités solutions et services, à taux de change constant. La marge d’exploitation EBITDA (résultat brut d’exploitation) corrigée devrait approcher de 35%. Le cash-flow libre s'est élevé à 193 millions de francs en 2019.