Le gouvernement avait demandé en avril à l'autorité britannique de la concurrence, la CMA (Competition and Markets Authority) d'ouvrir une enquête sur cette opération à 40 milliards de dollars afin d'en évaluer les risques.
Dans ses conclusions, remises au gouvernement fin juillet, et dévoilées vendredi, la CMA évoque ses «craintes» sur le rachat du spécialiste britannique des microprocesseurs Arm par l'américain Nvidia, qui pourrait réduire la concurrence sur le marché.
Les services proposés par Arm, qui est un concepteur de semi-conducteurs, sont utilisés par des entreprises qui les fabriquent comme Nvidia et ses concurrents.
L'opération serait de nature par conséquent à entraver l'innovation dans des secteurs comme les centres de données, les jeux ou les voitures autonomes, ce qui pénaliserait in fine leurs clients, qu'ils soient des entreprises ou des consommateurs.
Nvidia a offert des garanties mais celles-ci n'ont pas convaincu la CMA, qui a décidé d'ouvrir une enquête approfondie.
«Nous sommes inquiets du fait que le contrôle d'Arm par Nvidia pourrait créer de vrais problèmes pour les concurrents de Nvidia en limitant leur accès à des technologies essentielles», souligne Andrea Coscelli, directeur général de la CMA.
«Cela pourrait se traduire par le manque de nouveaux produits pour les consommateurs ou une hausse des prix», selon lui.
Importance des puces électroniques
Un porte-parole de Nvidia a réagi en indiquant «avoir hâte de pouvoir répondre aux premières conclusions de la CMA et dissiper toutes les craintes que le gouvernement pourrait avoir».
Les semi-conducteurs font partie intégrante de nombreuses infrastructures stratégiques au Royaume-Uni notamment dans le domaine de la défense et de la sécurité nationale.
En outre, «durant les derniers mois, le monde s'est rendu compte de l'importance toujours plus grande des puces électroniques», en raison des «pénuries» face à la forte demande avec la reprise économique après la pandémie, souligne Danni Hewson, analyste chez AJ Bell.
L'opération avait été annoncée en septembre 2020 par le japonais SoftBank, maison mère d'Arm, qui s'était mise d'accord avec l'américain Nvidia, champion des cartes graphiques. (AWP)