Le laboratoire Santhera Pharmaceuticals s'est assuré un financement de 45 millions de francs visant à financer la poursuite des activités jusqu'à mi-2022. La société de Prattlen a par ailleurs réduit sa perte nette semestrielle.
Une augmentation de capital "sursouscrite" a permis à Santhera de lever 20 millions de francs, indique lundi l'entreprise bâloise. Le laboratoire Idorsia ainsi que les sociétés d'investissement Highbridge Capital Management et Waypoint Capital, tous trois déjà actionnaires de Santhera, ont participé à cette ronde de financement.
La transaction implique également la distribution d'une option échangeable au prix de deux francs contre une nominative Santhera pour chaque lot de deux actions souscrites. Le nombre exact de titres émis - et donc l'effet dilutif sur le capital-actions - sera publié dans les prochains jours, précise le communiqué. L'opération avait été approuvée en assemblée à fin juin.
Emprunt convertible
Le laboratoire a également placé un emprunt convertible d'un montant de 15 millions de francs auprès de Highbridge. Le prêt présente un prix de conversion de 1,76 franc, impliquant une prime de 10% par rapport au cours du titre au moment de l'émission des titres de dette. L'emprunt arrivera à maturité en août 2024.
Santhera a récolté les 10 millions de francs restants en prolongeant un "arrangement financier existant", par le biais de notes garanties de premier rang attribuées à Highbridge et échangeables contre des actions Santhera.
Ces 45 millions seront utilisés pour assurer le fonctionnement de l'entreprise après le dépôt aux Etats-Unis de la demande d'homologation pour le vamorolone dans l'indication contre la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD). Le dossier devrait arriver sur le bureau du régulateur américain au 1er trimestre 2022.
La levée de fonds, dont une majorité n'est pas dilutive, va permettre à Santhera de poursuivre le développement de son candidat vamorolone, de grande importance pour l'entreprise, et poser ainsi des jalons critiques pour la suite des activités, résume Mirabaud Securities dans un commentaire.
Liquidités réduites mais suffisantes
A fin juin, Santhera présentait des liquidités à hauteur de 8,0 millions de francs, moins que les 12,4 millions comptabilisés au terme de l'exercice 2020. La direction affirme détenir suffisamment de moyens pour soutenir ses activités opérationnelles, notamment le versement de paiements d'étape à Reveragen et le remboursement d'un convertible arrivant à maturité en février 2022.
Au premier semestre, les recettes du laboratoire rhénan ont atteint 4,4 millions de francs, rabotées de 43% sur un an, selon les chiffres non audités. La baisse est notamment imputable à un correctif de 2 millions relatif aux incertitudes sur la tarification et le remboursement des médicaments en France, ainsi qu'un accord avec les autorités françaises pour la fourniture gratuite de Raxone à partir d'août de cette année. Les droits de ce médicament, pour lequel Santhera touche des redevances, ont été transférés en 2019 à l'italien Chiesi.
L'action malmenée
Les charges opérationnelles ont reculé de 30% à 22,4 millions de francs, suite à l'abandon en octobre 2020 du développement du Puldysa (idébénone) contre la DMD. La société avait annoncé des coupes drastiques dans les effectifs après ce revers, supprimant un poste sur deux.
La perte nette s'est inscrite à 19,7 millions de francs, contre 31,8 millions au premier semestre 2020.
Aucune prévision financière n'est fournie pour la suite de l'exercice.
Les annonces du jour, vraisemblablement l'augmentation de capital et son effet dilutif, faisaient plonger l'action Santhera à la Bourse. A 9h43, le titre chutait de 18,9% à 1,784 franc, dans un SPI en recul de 1,25%.