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Richemont n’est pas en manque d’arguments

COMMENTAIRE. Le groupe de luxe Richemont prouve de nouveau la force de son pôle joaillerie ainsi que la résistance de son cash-flow. Il signe aussi une étape clé dans le numérique en investissant dans Farfetch.

La valeur boursière de Compagnie Financière Richemont avoisine 40 milliards de francs.
La valeur boursière de Compagnie Financière Richemont avoisine 40 milliards de francs.
06 novembre 2020, 16h57
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Même en présentant des résultats semestriels en recul, Richemont est capable de s’envoler en Bourse. Le revers était attendu, rien de surprenant au vu du contexte actuel, mais la performance tout de même meilleure que prévu est devenue la bonne nouvelle du jour du marché suisse. L’action du groupe de luxe basé à Bellevue (GE) a ainsi bondi de près de 9% vendredi. Avec une marge globale de 17,6% d’avril à fin septembre pour ses Maisons, Richemont n’a pas à rougir de ses résultats en comparaison de LVMH, Kering ou Hermès. Il se démarque toujours avec un avantage compétitif de son pôle joaillerie (Cartier, Van Cleef & Arpels et Buccellati), qui a publié une marge opérationnelle de 30,1%. L’acquisition de Tiffany par LVMH ne changera pas cela. En outre, il a annoncé jeudi le renforcement de son alliance en Chine avec le groupe Alibaba en y incluant un nouvel allié: Farfetch, plateforme leader dans l’industrie du luxe consacrée à la mode. Cette dernière est valorisée à plus de 14 milliards de dollars.   Une alliance à trois qui vise à accélérer la numérisation de l’industrie mondiale du luxe. Elle marque une offensive de bon aloi du groupe suisse. Alors que ce dernier continue à perdre de l’argent avec ses distributeurs en ligne, Yoox Net-A-Porter (YNAP) et Watchfinder & Co, (une perte opérationnelle de 138 millions d’euros au 1er semestre, plus basse que ce que l’on attendait) dans un environnement très concurrentiel par les prix.  Richemont investira au total 550 millions de dollars dans la société mère, Farfetch Ltd, au moyen d’un emprunt convertible ainsi que dans une coentreprise en Chine, Farfetch China. Avec l’option d’y acquérir une part commune supplémentaire. C’est une étape que l’on peut qualifier de majeure pour Richemont qui doit consacrer de grands moyens au numérique pour ses différentes Maisons. Autant le faire en s’alliant, tout en gardant son indépendance! Le rapprochement entre Alibaba, Richemont (YNAP) et Farfetch est positif, avec une plateforme encore plus forte sur le marché chinois.  Un troisième point qui n’a pas échappé aux investisseurs est la préservation de son cash-flow d’exploitation. Richemont a généré un cash-flow libre en hausse, à 444 (340) millions d’euros. Ce qui prouve sa résilience dans un environnement extraordinairement difficile. Il demeure solidement financé avec un ratio de fonds propres de 51%. Sa trésorerie nette s’élevait à 2,1 milliards d’euros à fin septembre. La valeur boursière du groupe genevois avoisine 40 milliards de francs et reflète en grande partie la valeur de l’activité de joaillerie. Cette valorisation n’est pas extravagante sur une base normalisée, en ayant en point de mire une amélioration conjoncturelle. Certes, on peut déplorer son exposition actuelle à l’industrie horlogère (à l’équilibre au 1er semestre), mais il s’agit d’une de ses vocations et qui est susceptible de sortir par le haut de la crise.