La banque UBS publie mardi 20 juillet ses résultats au deuxième trimestre 2021. Cinq analystes ont contribué au consensus d'AWP:
FOCUS: la banque aux trois clés devrait afficher des résultats solides au deuxième trimestre, après un premier partiel réussi - débâcle du fonds spéculatif Archegos mise à part. Selon le consensus maison établi par UBS à partir d'estimations d'analystes, le produit d'exploitation devrait ressortir entre avril et fin juin à 8,32 milliards de dollars, le résultat d'exploitation à 1,8 milliard et le bénéfice net à 1,34 milliard.
A titre de comparaison, le groupe zurichois avait dégagé au deuxième trimestre 2020 un résultat d'exploitation de 7,4 milliards de dollars, un résultat opérationnel de 1,58 milliard et un bénéfice net de 1,23 milliard.
Les spécialistes de la banque Vontobel expliquent cette envolée attendue de la rentabilité par une hausse des revenus récurrents, grâce à la bonne santé des marchés financiers, et de plus faibles provisions pour risque de crédit.
La Banque cantonale de Zurich (ZKB) s'attend à un "bon" résultat trimestriel, "mais pas tout à fait à la hauteur du premier partiel", dans un commentaire.
OBJECTIFS:
pour la période 2020 à 2022:
POUR MÉMOIRE:
Archegos: UBS prévoit d'inscrire une perte de 87 millions de dollars supplémentaire au deuxième trimestre dans le cadre de la débâcle du fonds spéculatif américain Archegos, avait indiqué fin avril le patron Ralph Hamers. Au premier trimestre, cette affaire a pesé à hauteur de 434 millions sur le résultat, avec un impact de 774 millions sur les recettes.
Le montant est important, mais moindre par rapport au rival Credit Suisse, qui a inscrit une perte de 4,4 milliards entre janvier et mars et table sur un débours supplémentaire de 600 millions au deuxième.
Restructuration: UBS va de l'avant avec ses projets d'économies, après avoir annoncé en avril son intention de raboter sa base de coûts annuels de 1 milliard de dollars. Le numéro un bancaire helvétique projette de supprimer quelque 700 postes de travail en Suisse, selon des "sources bien informées" citées en mai par Bloomberg.
La plupart des coupes en Suisse devraient intervenir dans la division administrative (Corporate Center). Toutefois, près de 200 emplois seront supprimés dans la gestion de fortune et dans les activités clientèle particuliers et entreprises d'UBS Suisse. A cette réduction s'ajoute la suppression déjà annoncée de 125 emplois dans la gestion de fortune.
UBS avait indiqué en avril son intention d'économiser 1 milliard de dollars par an à l'horizon 2023, un montant que la banque aux trois clés entend utiliser pour financer des initiatives de croissance. Des charges de restructuration hauteur de 300 millions sont attendues au deuxième trimestre.
Affaires juridiques: la cour d'appel de Paris a écarté fin juin une question de procédure dans le dossier UBS, poursuivie pour blanchiment de fraude fiscale et démarchage bancaire illégal, confirmant qu'elle tranchera sur le fond le 27 septembre.
Le géant mondial de la gestion de fortune a été rejugé en mars, au côté de sa filiale française et de six anciens cadres, après une sanction record en première instance - 3,7 milliards d'euros - dont il avait fait appel.
UBS est soupçonnée d'avoir, entre 2004 et 2012, illégalement envoyé ses commerciaux en France pour "chasser" de riches clients de sa filiale, lors de réceptions, tournois sportifs ou concerts, afin de les convaincre d'ouvrir des comptes non déclarés en Suisse.
D'autres dossiers sont encore en suspens. Aux Etats-Unis, UBS n'est pas parvenu à un accord avec le Département américain de la Justice (DoJ) concernant un litige sur les titres adossés à des créances hypothécaires (RMBS), qui ont été incriminés dans la crise financière des "subprime" de 2008. Le cas devra être tranché par un tribunal.
Au total, UBS a constitué fin mars 2,1 milliards de dollars de réserves pour risques judiciaires.
COURS DE L'ACTION: le titre UBS a pris 9,6% depuis le début de l'année, faisant clairement mieux que son rival Credit Suisse (-20,6%) empêtré dans les affaires Archegos et Greensill. Comparé à son indice de référence SMI (+11,9%), la performance est cependant quelque peu à la traîne.
