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«Les financiers feraient une crise cardiaque en voyant la lenteur de l’OMC»

Pour Ngozi Okonjo-Iweala, directrice de l’OMC, «la transition énergétique ne peut se faire sans le commerce». Retrouvez les moments forts de la première journée de Building Bridges à Genève.

«La transition énergétique ne peut se faire sans le commerce», a souligné Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l'Organisation mondiale du commerce.
«La transition énergétique ne peut se faire sans le commerce», a souligné Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l'Organisation mondiale du commerce.
02 octobre 2023, 17h35
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Le sommet de la finance durable Building Bridges a été officiellement lancé au Centre international de conférences (CICG), à Genève, en présence de Patrick Odier et du conseiller fédéral Alain Berset. Près de 2000 participants sont attendus du 3 au 5 octobre.

Cette manifestation, créée en 2019, vise à accélérer la transition écologique vers un modèle économique mondial aligné sur les Objectifs de développement durable (ODD, SDG en anglais) des Nations unies. La finance y joue le rôle de catalyseur.

Patrick Odier a lancé la conférence de presse en précisant le but de ce sommet: trouver un langage commun pour tous les acteurs de la finance durable. «Le récit doit être clair pour tout le monde»

S’adressant aux 600 personnes présentes lors de la première conférence du sommet, Patrick Odier a lancé un message clair: «agissez dans le cadre de vos responsabilités individuelles, mais maintenant», ajoutant que les capitaux étaient là. «Nous devons les débloquer. Le secteur privé est prêt, et le potentiel est là».

«Il peut être tentant d’attendre» que la réglementation soit pleinement en place, mais cela signifie «des risques plus aigus pour demain», a souligné pour sa part Elizabeth M. Mrema, secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique des Nations unies, également présente à la conférence de presse.

Sue Lloyd, vice-présidente de l’International Sustainability Standards Board a rappelé que «nous étions plus soudés que ce que certains pensaient», rappelant que l’ISSB a créé un nouveau langage mondial pour évaluer la durabilité des investissements et des entreprises.

Le Conseiller fédéral Alain Berset était présent aux côtés de Patrick Odier pour lancer cette semaine de conférence.

«Les financiers feraient une crise cardiaque en voyant la lenteur de l’OMC»
MH

Il a affirmé que la Suisse était encore loin des objectifs de l’agenda 2020/2030 du développement durable. Pourtant, a-t-il poursuivi, «nous avons tous les moyens d’agir, c’est la volonté qui manque». Former des alliances s’avère indispensable, ainsi que construire des ponts, reprenant la formule du sommet.

La ministre des finances des Pays-Bas Sigrid Kaag a appelé les pays développés à «se réveiller». «C’est nous qui avons causé le mal, pas le Kenya ou les pays en voie de développement». Elle admet qu’il s’agit d’une question difficile, et que les hommes politiques doivent être prêts à perdre une élection, mais que cela ne signifie pas prévoir d’en perdre une.

Selon Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l'Organisation mondiale du commerce, l'OMC est lente car elle fonctionne sur la base du consensus.
KEYSTONE
Selon Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l'Organisation mondiale du commerce, l'OMC est lente car elle fonctionne sur la base du consensus.

«La transition énergétique ne peut se faire sans le commerce», a souligné Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce. L’OMC est lente parce qu’elle fonctionne sur la base du consensus. «Les financiers feraient une crise cardiaque en voyant la lenteur avec laquelle nous avançons».

«Les financiers feraient une crise cardiaque en voyant la lenteur de l’OMC»

«Encore trop de gens ne comprennent pas que ces actifs ne sont pas les nôtres mais ceux de nos clients, pas notre propre bilan. Nous ne sommes pas responsables de la décision finale d’investissement», a souligné le CEO d’UBS, Sergio Ermotti.

«Les financiers feraient une crise cardiaque en voyant la lenteur de l’OMC»

Le CEO a précisé avoir réalisé près de 310 milliards d’euros d’investissements purement durables. «Bien sûr, cela ne représente que 7% de l’argent que nous gérons, mais c’est exponentiellement plus élevé que ce que nous avions il y a quelques années».

«Les financiers feraient une crise cardiaque en voyant la lenteur de l’OMC»

Avinash Persaud, envoyé spécial de la Première ministre de la Barbade pour le financement de l’action climatique, plaide pour l’instauration de taxes carbone. «L’Europe, le Canada sont déjà en route. Ces taxes carbones, dans ces larges économies développées, vont mener à une transformation de l’économie vers des énergies renouvelables». Dans les pays émergents par contre, il explique que ces mêmes taxes carbones peuvent provoquer un effondrement de la production. «Ils ont donc besoin d’un financement pour encourager l’investissement dans la transformation verte».

Rémy Rioux, CEO de l’Agence française de développement, évoque la crainte du greenwashing de la part des actionnaires face au nombre de méthodologies existantes pour mesurer l’impact d’un investissement. «Actuellement on en compte près de 200. Il faut tout simplifier en un seul endroit pour pouvoir travailler ensemble»

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