Nestlé doit confirmer son statut de champion de la régularité

Nestlé présentera le 21 octobre l’évolution de ses affaires après neuf mois. Le numéro un mondial de l’agroalimentaire est attendu au tournant par la communauté financière pour confirmer ses qualités que sa croissance rentable est toujours la plus régulière parmi les sociétés cotées à la Bourse suisse. Nestlé a toujours tenu ses promesses jusqu’ici. Et il est probable que ce sera encore le cas la semaine prochaine.   «Vu le manque visibilité actuelle sur ce qui peut se passer au deuxième semestre, nous avons décidé de fournir des prévisions conservatrices en termes d’augmentation du chiffre d’affaires, entre 2% et 3%», a déclaré il y a un peu plus d’un mois le directeur financier, François Xavier Roger, dans le cadre d’une visioconférence sur les biens de consommation courants, organisée par Barclays.  Les analystes professionnels - qui ont un objectif de cours moyen à 115,32 francs à trois mois selon le site Zonebourse - s’attendent à ce que l’entreprise basée à Vevey soit en bonne voie pour enregistrer une croissance organique entre 2% et 3% pour l’année la totalité de 2020 (+ 2,8% au 1er semestre). Ainsi qu’une progression de la marge d’exploitation (Ebit) de l’ordre de 30 points de base et du bénéfice net par action à taux de change constant. Et ce qui n’est pas moins important : une plus grande efficience du capital employé. Pour autant que la situation liée à la pandémie de Covid-19 ne se dégrade pas sensiblement.   L’évolution à long terme de l’action Nestlé reflète cette constance et s’avère presque linéaire. Davantage que pour son concurrent anglo-néerlandais Unilever qui affiche aussi une belle performance boursière. Celui-ci n’est cependant pas tout à fait comparable, car il opère non seulement dans la nutrition, mais aussi les métiers de l’hygiène et des soins personnels.   Le groupe français Danone, qui publiera un jour avant Nestlé son évolution au 3ème trimestre et exploite entre autres les marques Danone, Alpro, Evian et Blédina, n’évolue pas aussi régulièrement. Ni l’américain Mondelez International (Toblerone, Cadbury, Milka, Belvita, etc.). Sans parler de PepsiCo, ni de Coca Cola ou Kraft Foods.    

Accent particulier mis sur les canaux de distribution 

«Nestlé met un accent particulier sur les canaux de distribution parce que c’est ce qui fait réellement une différence, davantage que les catégories de produits et les marchés géographiques», selon François Xavier Roger relativement au contexte actuel. Grâce à son levier opérationnel et à une croissance de 3% à 3,5%, Nestlé a amélioré sa marge d’exploitation de 50 à 60 points de base chaque an durant les trois dernières années.   Le groupe veveysan continuera à maintenir cette efficacité, en poursuivant la diminution de ses coûts structurels. «Toutefois, la progression de la marge ne sera plus aussi élevée à l’avenir, dès lors qu’une part de cette réduction servira à nourrir la croissance, pour l’essentiel avec les dépenses marketing, ainsi que les coûts croissants du développement durable», précise encore son directeur financier.  La transformation du portefeuille en faveur de catégories de produits demeurera de même que des acquisitions de manière disciplinée. A ce propos, Nestlé a annoncé mercredi la finalisation de l'acquisition de la société biopharmaceutique américaine Aimmune Therapeutics.  L’action Nestlé se trouve proche de son plus haut historique ; cela correspond à une valeur boursière d’environ 310 milliards de francs, soit un peu plus de 25 fois le cash-flow libre qui a été généré en 2019.