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L’OPA avortée équivalait à brader Aryzta

COMMENTAIRE. Une meilleure solution que l’offre refusée d’Elliott existe pour Aryzta. Elle requiert cependant de la patience.

Les nouveaux dirigeants d'Aryzta peuvent remettre sur de bons rails cette entreprise, mais cela exigera du temps.
Les nouveaux dirigeants d'Aryzta peuvent remettre sur de bons rails cette entreprise, mais cela exigera du temps.
26 octobre 2020, 16h18
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La baisse de 10% à 15% lundi du cours de l’action Aryzta démontre que ce titre était soumis à des arbitragistes et spéculateurs en quête de gains rapides. L’offre du fonds d’investissement d’Elliott Advisors aurait sans doute eu lieu à un prix inférieur à 1 franc par action. Une transaction qui aurait consisté à brader le leader en Europe des produits de boulangerie surgelés B2B. Ce qu’a refusé le nouveau président Urs Jordi, soutenu par les actionnaires Cobas et Veraison. L’endettement net de l’entreprise basée à Schlieren (ZH) est certes un handicap; il se montait à 1,01 milliard d’euros à fin juillet 2020 (dont près de 270 millions de contrats de leasing opérationnel), et à 1,9 milliard à l’inclusion du financement hybride. Ce problème peut cependant être résolu avec des désinvestissements d’actifs qui ne sont pas essentiels à l’avenir d’Aryzta et un positionnement industriel clair sur l’innovation, la qualité et la productivité ainsi que des relations de partenaire avec la clientèle. Celle-ci attend aussi des solutions novatrices de la part de ses fournisseurs. C’est cette voie qui est défendue par le président du conseil d’administration, Urs Jordi, ainsi que les deux autres nouveaux administrateurs, Armin Bieri et Heiner Kamps. Ces derniers sont aussi des professionnels expérimentés des métiers de la boulangerie et services y afférents. Le contexte actuel n’est assurément pas le plus propice à des désinvestissements. A fortiori en sachant qu’Aryzta ne tient pas le couteau par le manche en cette période de crise sanitaire. Toutefois, une cession des activités en Amérique du Nord (dont la valeur est estimée jusqu’à 800 millions de dollars sur le marché financier) serait un énorme pas. Si cela se réalisait, une forte revalorisation boursière de la société zurichoise aurait lieu. Ce qui ne semble pas fantaisiste au vu de l’évolution boursière à long terme d’entreprises semblables comme Flowers Foods (Etats-Unis) ou Grupo Bimbo (Mexique).