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L’impact de la Covid-19 occulte les progrès de Swiss Re

Le résultat net de Swiss Re aurait atteint 1,6 milliard de dollars sur neuf mois sans la crise sanitaire. Le réassureur zurichois affiche une performance solide au troisième trimestre.

Les fonds propres de Swiss Re s'élevaient 93,56 dollars par action à fin septembre, ou 101,64 hors Covid-19.
Les fonds propres de Swiss Re s'élevaient 93,56 dollars par action à fin septembre, ou 101,64 hors Covid-19.
30 octobre 2020, 16h18
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Sans la pandémie de Covid-19, Swiss Re aurait réalisé un bénéfice net de 1,6 milliard de dollars sur les neuf premiers mois de 2020. Le réassureur zurichois fait cependant état de sinistres et provisions dus à la pandémie pour près de 3 milliards de dollars (avant impôts), ce qui ternit quelque peu les chiffres publiés vendredi. Le groupe a réduit la perte nette publiée à 691 millions de dollars sur les neuf premiers mois grâce à un bénéfice net de 444 millions au troisième trimestre. Il relève que les prix se raffermissent dans plusieurs segments d’affaires. En d’autres mots, un durcissement du marché se produit. «Swiss Re est bien placé pour bénéficier d’un environnement de marché qui s’améliore. Sa base de capital est très forte, nous permettant de poursuivre une croissance rentable avec un développement favorable des prix au travers de la réassurance non-vie et des solutions aux entreprises», a expliqué lors d’une conférence téléphonique le CEO Christian Mumenthaler.    En excluant l’impact de la Covid, la performance peut être qualifiée de solide au vu de l’évolution défavorable des catastrophes naturelles lors du troisième trimestre, notamment avec les ouragans Laura et Sally, les feux sur la Côte ouest et dans le Midwest aux Etats-Unis. Ou encore les pertes causées par l’activité humaine avec l’explosion à Beyrouth. Les sinistres en question ont coûté 1,5 milliard de dollars. Le marché boursier a salué les progrès sous-jacents de Swiss Re par une hausse de 3% du cours de l’action, à plus de 65 francs, soit bien en dessous de la valeur des fonds propres par titre. «Grâce à son activité réassurance non-vie, Swiss Re a présenté une performance que l’on peut qualifier de forte», commente René Locher, analyste chez Mainfirst. «Hormis les sinistres Covid-19, les résultats sont bons. Cependant, le coronavirus requiert des réserves de 3 milliards, ce qui influe négativement sur les résultats. La solvabilité demeure robuste», relève pour sa part Simon Foessmeier chez Vontobel.

Les lignes touchées par le coronavirus

Les lignes d’activités les plus touchées par le coronavirus ont été l’annulation d’événements, l’assurance de prêts immobiliers et l’assurance de crédits. Ces risques ont été réassurés en partie, notamment par Swiss Re. L’assurance perte d’exploitation dans une moindre mesure car la majeure partie des polices correspondantes ont exclu l’indemnisation en cas de survenue du risque pandémique. La mortalité a aussi provoqué pour le réassureur suisse des sinistres et provisions de 667 millions de dollars durant la période sous revue. Non seulement les assureurs, mais aussi les réassureurs ont été affectés par la pandémie. En particulier Munich Re qui a atteint un bénéfice d’environ 200 millions d’euros lors du troisième trimestre.   Hors Covid-19, l’activité réassurance non-vie de Swiss Re a obtenu un rendement de ses fonds propres (ROE) de 15,5%, celle vie et santé un ROE de 9,7%. Et de façon encore plus surprenante, le ROE de l’unité d’affaires corporate solutions (solutions aux entreprises), en restructuration, a atteint 12,3%.

Une forte capitalisation

La marge de solvabilité SST (Swiss Solvency Test) demeure élevée, à 223% au 1er juillet dernier. Swiss Re a aussi bénéficié au travers de son unité d’affaires Life Capital (administration de contrats d’assurance vie ouverts) de la conclusion de la vente de la société ReAssure, qui a procuré un dividende en espèces de 1,5 milliard de dollars. Cette cession étaie un dividende substantiel au titre de 2020, «synonyme d’un rendement de l’ordre de 9%», selon René Locher. Si la capitalisation de Swiss Re paraît forte, elle se situe bien en dessous de celle de Berkshire Hathaway, le groupe de Warren Buffett, qui possède les réassureurs General Re et National Indemnity. Ce dernier dispose de liquidités supérieures à 100 milliards de dollars. De son côté, Munich Re présentait une marge de solvabilité de 211% à fin juin dernier. Ces deux groupes sont avec Swiss Re les plus solides financièrement dans leur industrie. Hannover Re fait également bonne figure.