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Les start-up vaudoises défendent leur place dans le top 100 suisse

Trois des dix start-up les plus prometteuses de Suisse sont vaudoises. Bien qu’elles soient moins bien classées que leurs consoeurs de 2019, le canton n’est devancé que par Zurich au regard du nombre d’entreprises au sein du Top 100 Swiss Startup Award.

Mathieu Hagen (au centre) lors de la cérémonie de mercredi. Il a repris les rênes de Gamaya en février dernier. Il a pour mission de concrétiser la commercialisation de cette IA agricole. La start-up est la première romande du classement.
Mathieu Hagen (au centre) lors de la cérémonie de mercredi. Il a repris les rênes de Gamaya en février dernier. Il a pour mission de concrétiser la commercialisation de cette IA agricole. La start-up est la première romande du classement.
Sophie Marenne
L'Agefi - Journaliste
09 septembre 2020, 20h12
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Au concours du plus grand producteur de pépites, Zurich rafle toujours la mise. L’édition 2020 du Top 100 Swiss Startup Award, dévoilé en soirée mercredi, n’a pas dérogé à la règle. Les trois premières marches du podium ont mis en lumière Cutiss et sa technologie de greffe de peau humaine cultivée en laboratoire; Wingtra et ses drones d’inspection aux ailes fixes, ainsi que la ceinture connectée pour chevaux de Piavita. Trois projets zurichois. Le champ était relativement libre pour ces jeunes entreprises puisque le trio de tête précédent – Flyability (VD), Lunaphore (VD) et Ava (ZH) – avait fait sa dernière apparition dans le classement en 2019, ayant atteint la limite des cinq années d’existence pour être dans la course.

Vaud en solide numéro deux

Le canton de Vaud occupe cependant une place de choix dans ce classement avec 25 start-up répertoriées. C’est loin derrière Zurich dont viennent la moitié des lauréats, mais c’est le deuxième meilleur score en la matière. Les autres cantons romands ne sont pas si bien représentés: trois start-up pour le Valais (Eyeware Tech, Dufour Aerospace et DePoly), trois pour Genève (Gmelius, Taurus Group et Imverse), deux pour Fribourg (Mobbot et GRZ Technologies) et une pour Neuchâtel (Aktiia). «L'importance de la Suisse romande dans le Top 100 Swiss Startup est toujours restée stable, de 30% à 40% des start-up listées», commente Jordi Montserrat. «La distribution géographique est généralement satisfaisante, à l'exception peut-être de la discrétion des Tessinois», poursuit-il. Des projets romands comme HouseTrip, Lunaphore ou Flyability ont longtemps régné sur le top cinq. Mais les Suisses alémaniques ont inversé la vapeur cette année. Néanmoins, les noms de trois start-up installées en territoire vaudois figurent dans le top dix. C'est d'ailleurs le seul canton de l'ouest de la Sarine à figurer dans le haut du classement.

Gamaya, Creal et Insolight

A la septième place, Gamaya et son intelligence artificielle (IA) destinées aux agriculteurs ont conservé leur position. Fondé en 2015, ce spin-off de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) a mis au point un système d'imagerie aérienne de précision embarquée par drone qui analyse les parcelles. En février dernier, Mathieu Hagen a succédé à Yosef Akhtman comme CEO, entraînant avec lui de nouveaux investisseurs. Basée à Morges, la jeune société d'une taille de 35 personnes s'appuie sur des partenaires prestigieux tels que Syngenta au Brésil ou Mahindra & Mahindra en Inde. Deux échelons plus bas se trouve Creal (neuvième), une start-up active dans la réalité virtuelle qui promet du divertissement sans nausée. Sortie elle aussi de l’EPFL, l’entreprise a mis au point un dispositif plus réaliste que ceux sur le marché car il projette les images avec une certaine profondeur optique, à la manière d’un hologramme, au lieu de simplement les superposer. Résultats: de superbes effets 3D sans inconfort visuel. Née en 2017 à Ecublens, la société emploie quatorze collaborateurs. Les panneaux solaires d’Insolight se sont vus attribuer la dixième position. Soit translucides, soit presque de deux fois plus efficaces que les modèles courants, ces produits sont destinés au marché agrivoltaïques en priorité. Ils seront montés au-dessus de fraisiers, framboisiers ou arbres fruitiers, sur des filets de protection ou des serres. L’équipe de 16 employés compte ensuite s’attaquer aux bâtiments commerciaux et usines. Basée sur un système de lentilles qui concentrent la lumière du soleil, la prouesse d’Insolight a été saluée par l’Union européenne qui a fait de la start-up de l’EPFL Innovation Park le cœur du projet de recherche européen Hiperion, doté de plus de dix millions d’euros.

Privé d’investisseurs internationaux

Le cru 2020 a particulièrement récompensé des sociétés actives en TIC, biotech, medtech et fintech. Alors que la cérémonie précédente avait rassemblé plus de 700 spectateurs, cette dixième édition s'est déroulée devant un public deux fois moins nombreux, coronavirus oblige. «Nous avons maintenu l'événement physique mais nous avons dû revoir nos ambitions», a indiqué Jordi Montserrat, directeur associé de Venturelab, un accélérateur de start-up fondé en 2004. Si la fête n’a pas eu l’envergure que l’organisme aurait souhaitée pour les dix ans de son classement de référence, elle a eu le mérite de faire rencontrer entrepreneurs et investisseurs. «Vu les difficultés à voyager, la présence d’investisseurs internationaux, de Chine ou des Etats-Unis notamment, a été grandement réduite», déplore-t-il. Au total, 100 start-up, autant d’investisseurs et les principaux partenaires de l’événement étaient présents à Zurich. La manifestation a aussi été retransmise en ligne.