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Les banques suisses consolident leurs atouts en Asie

CS, UBS et Julius Baer font état de collectes positives au premier semestre

Philipp Rickenbacher, le CEO de Julius Bär, se flatte des afflux de fonds à Hong Kong.
Philipp Rickenbacher, le CEO de Julius Bär, se flatte des afflux de fonds à Hong Kong.
03 septembre 2020, 19h08
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Le marché chinois fait l’objet d’un regain d’intérêt des investisseurs et des établissements bancaires. La banque Pictet a notamment annoncé lundi l’ouverture d’un bureau à Shanghai au 4e trimestre. L’établissement genevois de gestion privée indique qu’il continue d’investir pour renforcer à la fois ses équipes et ses ressources technologiques (lire l’Agefi du mercredi 2 septembre).

Part majoritaire de bon augure pour CS

Dimanche, Helman Sitohang, le CEO de la division Asie-Pacifique de Credit Suisse, a déclaré vouloir doubler les effectifs en Chine de sa coentreprise Credit Suisse Founder Securities, centrée sur le courtage de titres. CS avait obtenu auparavant l’autorisation, peu commune, de rehausser à la majorité (51%) sa part dans cette entité juridique spéciale rattachée à l’investment banking et prometteuse pour la gestion de fortune. La banque ne cache pas viser une participation de 100% dans cette unité qui employait un peu plus de 150 personnes fin 2019. Le groupe n’est pas présent sur le marché de la gestion privée onshore en Chine puisqu’il gère la plus grande partie de ses activités avec la clientèle chinoise depuis Hong Kong. La direction n’a pas formulé jusqu’ici de prévisions quant à son entrée sur le marché domestique chinois. Mais cette option devrait logiquement résulter de l’ouverture continue du pays à l’international. Nonobstant les tensions actuelles. A l’instar d’autres établissements, Credit Suisse ne communique pas non plus l’ampleur de ses effectifs en Chine ni l’importance des actifs sous gestion. Le groupe dirigé par Thomas Gottstein occupe le deuxième rang en Asie-Pacifique (sans la Chine) en termes d’actifs sous gestion. Au premier semestre, les avoirs privés gérés en Asie par CS s’élevaient à quelque 216 milliards de francs, en légère progression (+1%), avec un afflux net d’argent de 7,5 milliards dans la région. Durant cette période, le nombre de chargés de clientèle a lui augmenté de plus de 3% pour s’établir à 620. Pour nombre d’établissements, l’évolution des afflux nets de fonds de la clientèle en Asie-Pacifique a été marquée, au cœur des turbulences du premier semestre, par des remboursements de crédits de la part des clients dans la gestion de fortune ainsi que l’ont notamment souligné LGT (numéro 10 en Asie) et EFG International (numéro 18).

Avance confortée pour le leader mondial UBS

Chef de file mondial de la gestion privée, UBS est aussi numéro un en Asie-Pacifique, avec un volume d’actifs sous gestion deux fois plus ample que CS, soit 449 milliards de dollars à la fin du premier semestre 2020. Ils sont gérés par 947 conseillers dans la région, compte tenu du plan d’efficience mené au plan mondial. Sur les six premiers mois de l’année, les afflux nets de fonds se sont élevés à 1,7 milliard de dollars. En Chine même, UBS emploie quelque 1200 personnes réparties sur cinq sites. Ces effectifs ont ainsi doublé en cinq ans, précise à L’Agefi Jean-Raphaël Fontannaz, porte-parole. C’est qu’UBS opère sur le segment onshore en Chine depuis 2007, date à partir de laquelle la coentreprise UBS Securities est devenue opérationnelle dans ce pays, et dans laquelle le groupe détient la majorité (51%) depuis 2018.

Partenariat académique pour Julius Bär

Depuis l’intégration de Merrill Lynch, le groupe de gestion privée Julius Baer compte aussi parmi les principaux acteurs sur le marché asiatique. Il y occupait l’an dernier le cinquième rang, selon Asian Private Banker, principalement depuis Hong Kong. Il n’est donc par actif sur le segment onshore de ce marché. Ce qui ne l’a pas empêché d’attirer 5 milliards de francs d’afflux nets de fonds de la clientèle au premier semestre, y compris depuis la perle de l’Orient. Où la banque n’a pas observé de réactions de panique ni de fuite des capitaux, ainsi que l’avait souligné son CEO Philipp Rickenbacher, dans un entretien avec L’Agefi lors des résultats semestriels. Julius Baer a annoncé voici deux semaines être le premier établissement étranger à conclure un partenariat avec le Beijing International Wealth Management Institute. Dans le but de fixer des standards pour la formation des professionnels du pays.

Le potentiel des multimillionnaires

Etablies depuis des décennies en Asie, les banques suisses sont bien positionnées pour bénéficier de la croissance supérieure des avoirs des multimillionnaires (UHNWI), à la faveur de la bonne réputation du « swiss banking» dans la région. Le potentiel est d’autant plus ample que les 20 premiers établissements de gestion de fortune mondiaux ne couvrent pour l’instant qu’un quart de ce marché UHNWI en Asie. Le reste revient en effet aux établissements bancaires locaux ainsi qu’aux biens immobiliers et aux biens de production. Ce qui confère des possibilités supplémentaires aux banques qui, comme CS et UBS, sont actives dans la banque d’investissement.