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Les banques cantonales romandes n’ont pas décidé d’enveloppes de crédit-relais pour les entreprises

La Banque cantonale de Zurich a annoncé un nouveau programme de 300 millions destiné aux entreprises touchées par la crise, qui va au-delà des cas de rigueur. Côté romand, la gestion au cas par cas est privilégiée.

La Banque cantonale neuchâteloise (BCN) privilégie les mesures spécifiques, mais laisse toutefois entendre que cela peut impliquer la mise en place de crédits-relais «destinés à permettre aux entreprises de patienter jusqu’à l’obtention des fonds alloués par les cantons et la Confédération».
Keystone
La Banque cantonale neuchâteloise (BCN) privilégie les mesures spécifiques, mais laisse toutefois entendre que cela peut impliquer la mise en place de crédits-relais «destinés à permettre aux entreprises de patienter jusqu’à l’obtention des fonds alloués par les cantons et la Confédération».
23 décembre 2020, 17h21
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écrit avec Matteo Ianni

Les entreprises zurichoises pourront bénéficier de crédits-relais à hauteur de 300 millions de francs de la part de la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Ce programme, qui sera mis en œuvre dès le 4 janvier, s’adresse en premier lieu aux sociétés remplissant les critères des cas de rigueur de la Confédération et du canton. Il leur permettra de traverser la période jusqu’à l’arrivée du soutien, prévue pour le premier trimestre 2021.

Mais il va même au-delà des cas de rigueur. «Toutes les PME tombées en difficultés économiques ont ainsi la possibilité de demander des crédits-relais», souligne le communiqué de la ZKB. Par exemple, les sociétés dont la baisse du chiffre d’affaires n’a pas atteint les 50% – exigés pour rentrer dans la catégorie des cas de rigueur – peuvent être prises en considération. Ce programme complète les crédits déjà accordés à des entreprises, PME et start-up atteignant environ un milliard de francs.

Les plans romands pour la deuxième vague 

Comment les banques cantonales romandes entendent-elles continuer à remplir leur rôle de soutien aux entreprises, en complément des programmes cantonaux? L’Agefi s’est renseigné auprès des différents établissements mercredi. Aucun d’entre eux ne prévoit une démarche similaire à celle de la ZKBe, soit enveloppe globale de crédits-relais. La Banque cantonale de Fribourg n’a cependant pas répondu mercredi. Dans leurs résultats semestriels, les banques cantonales romandes avaient souvent fait état du nombre de crédits accordés, ainsi que du montant total pour les crédits Covid sous l’égide de la Confédération. Un programme qui répondait cependant surtout à la première vague de la pandémie.

À Genève, les décisions se feront au cas par cas.

Pour répondre à la deuxième vague, la Banque cantonale neuchâteloise (BCN) n’a pour sa part pas envisagé son action sous la forme d’un programme spécifique, mais «plutôt à travers l’accompagnement de chacun de ses clients en fonction de ses spécificités». La banque laisse toutefois entendre que cela peut impliquer la mise en place de crédits-relais «destinés à permettre aux entreprises de patienter jusqu’à l’obtention des fonds alloués par les cantons et la Confédération».

À Genève, les décisions se feront au cas par cas. Si aucune enveloppe de prêts-relais n’est donc prévue, la Banque cantonale de Genève (BCGE) affirme suivre au quotidien l'évolution de la situation des 20.000entreprises de sa clientèle. «Nous n'avons pas freiné notre soutien financier, et nous aidons nos clients, en fonction de leur situation individuelle, à trouver des solutions pour sortir de cette crise au mieux.», commente Virginie Fauveau, membre de la direction générale, cheffe division Entreprises de la banque.

«Nous connaissons toutes nos entreprises»

Son de cloche très similaire de la Banque cantonale du Jura (BCJ), qui, plutôt que d‘annoncer des programmes de plusieurs millions, déclare qu’elle préfère garder un contact très proche avec les entreprises et décider en l’espace d’une journée, le cas échéant. «Nous connaissons toutes nos entreprises, a souligné la responsable du secteur crédits de la BCJ Martine Kohler. Entre avril et juin, nous avions accordé des reports d’amortissements à hauteur de 10 millions, un programme particulier.»

De son côté, la Banque cantonale du Valais (BCVs) a suspendu tous les amortissements pour les PME et les indépendants durant l’année en cours. «Ce qui représente un montant de l’ordre de 100 millions de francs», précise un porte-parole de la banque. Il ajoute que «de nouvelles actions ciblées ne sont pas exclues» sans donner plus de détails.

La Banque cantonale de Berne a quant à elle «accordé son soutien au canton de Berne pour pallier à d’éventuels manques de ressources dans le cadre de la mise en œuvre des mesures pour les cas de rigueur», selon sa porte-parole Nina Malika Lerch. Elle souligne aussi avoir mis sur pied ce printemps, avant le paquet de la Confédération, un programme d’aide immédiate avec des prêts jusqu’à 200.000 francs. «Ce soutien-là reste toujours possible», ajoute la porte-parole.

Aides aux cas de rigueur déjà lancées du côté vaudois

Quant à la Banque cantonale vaudoise (BCV), elle souligne que «les aides aux cas de rigueur ont déjà été lancées. A ce jour, toutes les aides d’urgence annoncées par les autorités vaudoises sont donc opérationnelles. Pour certains volets de ce programme, les versements ont déjà débuté», selon son porte-parole, Jean-Pascal Baechler. Les fermetures décidées par le canton de Vaud ont accéléré l’agenda, «notamment avec la fermeture des établissements publics à début novembre. Avec les faîtières des branches, la BCV a été associée aux réflexions du canton», détaille le porte-parole. La banque cantonale estime qu’«à ce stade, des mesures complémentaires ne semblent donc pas requises». Tout en ne manquant pas de souligner que les conseillers de la banque «sont là pour rechercher des solutions pour les entreprises».