Le groupe Lem a comme prévu connu un fort rebond au premier trimestre de son exercice décalé 2021/22, profitant du redressement conjoncturel, en particulier en Chine. Les ventes, mais surtout les résultats, ont dépassé les attentes de la communauté financière.
Le chiffre d'affaires réalisé entre avril et juin a bondi de plus d'un quart (+25,6%) à 93,3 millions de francs. A taux de change constants, la croissance s'est inscrite à 24,2%, précise l'industriel plan-les-ouatien mercredi dans un communiqué. Le carnet de commandes s'est étoffé pour le quatrième trimestre d'affilée, reflétant la demande, mais aussi les délais de livraison supplémentaires occasionnés par les difficultés dans la chaîne d'approvisionnement.
A la faveur de la hausse des volumes et d'une baisse de coûts, notamment dans le fret aérien, par rapport à la même période un an plus tôt, le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) s'est envolé de 59,4% sur un an, à 21,2 millions de francs, pour une marge afférente de 22,7%, en hausse de 480 points de base (pb). Comparé au dernier trimestre 2020/21, la progression de l'Ebit a été de 22,8% et celle de la marge de 180 pb.
Le bénéfice net s'est inscrit à 17,3 millions, 55,9% de mieux qu'à la même période un an plus tôt.
La copie rendue par Lem dépasse les projections des analystes interrogés par AWP. Si les ventes s'inscrivent dans le haut de la fourchette du consensus, tant l'Ebit que le bénéfice net se sont hissés au-delà des expectatives les plus optimistes.
Pour la suite des opérations, la direction de l'entreprise préfère rester prudente et ne s'aventure pas sur le terrain des prévisions chiffrées, au vu des incertitudes liées à l'évolution de la crise sanitaire et son impact notamment sur les chaînes d'approvisionnement. Lem devrait cependant pouvoir continuer de profiter de mégatendances favorables dans l'automation, les énergies renouvelables ou encore l'électromobilité.
Hausses de prix en vue
"Nous sommes très satisfaits de ce début d'exercice, marqué par un fort rebond dans tous les domaines", a confié à AWP son directeur financier (CFO) Andrea Borla, rappelant le "creux de la vague" qu'avaient connu les activités à l'éclatement de la crise. Les chiffres trimestriels sont même supérieurs à ceux du premier trimestre 2019/20, tant au niveau des ventes (+13%) que de l'Ebit (+27%).
La très forte demande se traduit également par une pression sur les prix. "Nous allons discuter avec nos clients d'éventuelles hausses de prix afin de préserver notre rentabilité", a poursuivi le CFO.
Nous allons discuter avec nos clients d'éventuelles hausses de prix afin de préserver notre rentabilité
Andrea Borla, Directeur financier (CFO)
Interrogé sur les risques liés à une trop grande exposition à la Chine - principal marché de Lem, avec une part de près de 40% du chiffre d'affaires - M. Borla a expliqué que l'entreprise espère les compenser en gagnant des parts sur d'autres marchés, notamment aux Etats-Unis et au Japon. Il a également rappelé l'ouverture, retardée par la pandémie, d'une usine de capteurs en Malaisie, afin de réduire la dépendance envers l'Empire du milieu.
La contribution très modeste du marché nord-américain aux recettes du groupe (8,3%) s'explique en grande partie par des raisons structurelles. "Plusieurs grands clients basés aux Etats-Unis ont leur production basée en Chine", a signalé le CFO, tout en laissant entendre que l'entreprise dispose d'initiatives destinées à renforcer sa présence dans le pays de l'oncle Sam, sans toutefois fournir plus de détails à ce sujet.
Si les dépenses de recherche et développement ont augmenté de 13,9% sur un an à 7,6 millions de francs, leur part au regard du chiffre d'affaires est tombée à 8,1%. "Nous continuons de viser une fourchette comprise entre 8 et 10%, ce qui signifie qu'en valeur absolue, ce poste est appelé à croître au cours des prochaines années", a indiqué M. Borla.
La performance de Lem est saluée par la communauté financière. Dans une note, Vontobel souligne le ratio book-to-bill - rapport entre les commandes reçues et le montant facturé - qui a atteint 1,5 dans le segment Industrie et 1,8 dans celui Automobile.
Les investisseurs ont également été séduits. Après avoir passé l'ensemble de la journée dans le vert, la nominative Lem a bouclé la séance en hausse de 1,6% à 2165 francs. L'indice SPI a pour sa part fini en progression de 0,26%. (AWP)