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Le Covid-19 a fait accomplir un pas de géant à Moderna

L’année 2021 sera, selon son CEO Stéphane Bancel, essentielle dans l’histoire de la firme biopharmaceutique américaine. Elle affirme son leadership dans les vaccins ARNm, au-delà du Covid.

Moderna peut rapidement produire 500 millions de doses et potentiellement jusqu'à 1 milliard de doses de son vaccin Covid-19 en 2021.
Keystone
Moderna peut rapidement produire 500 millions de doses et potentiellement jusqu'à 1 milliard de doses de son vaccin Covid-19 en 2021.
06 janvier 2021, 7h06
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La pandémie de Covid-19 a fait de 2020 une année exceptionnelle a maints points de vue. Particulièrement pour la biopharmaceutique américaine Moderna qui collabore, dans la production et la finition, avec le groupe suisse Lonza ainsi que les sociétés américaine et espagnole Catalent et Rovi. «Grâce au coronavirus et à l’opération Warp Speed, mise en place par les autorités américaines, Moderna a gagné plusieurs années avec sa stratégie de produits axée sur les vaccins à ARN messager ou ARNm», écrit dans sa  lettre envoyée ce lundi aux actionnaires son CEO Stéphane Bancel. Ce dernier pense que «2021 sera le point d’inflexion le plus important dans l’histoire de Moderna».


La plus importante plateforme


En moins d’un an, cette entreprise, qui emploie 1300 personnes, a pu mettre au point un vaccin contre le Covid-19 (avec un ARNm codant pour la protéine Spike du Sars-Cov-2, encapsulé dans une nanoparticule lipidique) et affirmer son leadership mondial dans le domaine des vaccins ARNm (une molécule quasi-identique à l’ADN) en ayant la plus importante plateforme, d’après Stéphane Bancel. Celui-ci rappelle dans sa lettre les différentes étapes du vaccin anti-Covid-19, dont celle en décembre des autorisations urgentes aux Etats-Unis et au Canada, ainsi que le processus d’homologation qui est en cours auprès de diverses autorités réglementaires à travers le monde : Europe, Royaume-Uni, Israël, la Suisse (où le vaccin pourrait être autorisé dans quelques jours), Singapour et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cette dernière est importante pour les pays à moyen et bas revenus.  

Le virus Sars-Cov-2 (autre appellation du Covid-19) a tout changé. «L’analyse positive en phase 3 du vaccin contre le Covid-19 a des implications considérables pour tous les vaccins en développement de Moderna, ceux dans le pipeline de recherche et tous ceux que nous ne traitons pas encore en laboratoire. Le pouvoir de l’ARNm en tant que molécule d’information déploie tout sa puissance», s’enthousiasme Stéphane Bancel. Sa technologie lui ouvre différents champs d’applications thérapeutiques, outre le Covid-19 : vaccins prophylactiques, vaccins contre le cancer, thérapies régénératives, etc.  


Une entreprise commerciale


En somme, Moderna a émergé comme la plus forte entreprise ARNm du monde. Bien plus que ce que son CEO pouvait imaginer il y a un an, à un moment où il était à peine question du Covid-19. Elle est devenue une entreprise commerciale. Elle a généré pour la première fois de son histoire un cash-flow d’exploitation positif au troisième trimestre. Elle disposait d’une trésorerie, d’équivalents de liquidités et d’investissements d’approximativement 5,25 milliards de dollars à la fin de 2020. Cela signifie que ses liquidités ont été multipliées par quatre environ, comparé à fin 2019. 

La biotech américaine vise rapidement la fabrication d’au moins 500 millions de dose de vaccins Covid-19, et potentiellement jusqu’à 1 milliard de doses en 2021. Soit un chiffre d’affaires de plusieurs milliards de dollars, qui permettra à Moderna d’investir dans la recherche et développement, de mettre à grande échelle son pipeline de développement et de maximiser ce qu’elle peut faire pour les patients, sans besoin à court terme de capital supplémentaire. Malgré la baisse récente du cours de l’action (d’environ 157 à 108 dollars), la valeur boursière de Moderna atteint près de 43 milliards de dollars.