Les ventes du géant agroalimentaire Nestlé ont progressé à un rythme soutenu en 2022. Le bénéfice net a en revanche chuté en raison d'un effet unique. La hausse des coûts des intrants a pesé sur la rentabilité, et si le groupe vaudois a augmenté ses prix, la croissance des volumes n'a pas suivi.
Le chiffre d'affaire de la multinationale veveysane a crû de 8,4% à 94,4 milliards de francs tandis que son bénéfice net a chuté de 45,2% à 9,3 milliards, selon un communiqué publié jeudi.
La croissance réelle interne (RIG), qui mesure l'évolution des volumes de vente, s'est pour sa part établie à +0,1%, après +5,5% l'année précédente.
Le résultat d'exploitation Ebit s'est amélioré de 6,5% à 16,10 milliards de francs, pour une marge afférente de 17,1%.
Les résultats de Nestlé sont globalement inférieurs aux prévisions des analystes interrogés par AWP, notamment le chiffre d'affaires et le bénéfice net, qui s'inscrivent en deçà de la fourchette des prévisions. La marge opérationnelle est en revanche au rendez-vous.
Pour la suite de son exercice en 2023, Nestlé prévoit une croissance organique des ventes entre 6 et 8% pour une marge opérationnelle entre 17 et 17,5%. Le bénéfice par action doit s'améliorer de 6 à 10% à taux de change constants.
Le groupe confirme également ses objectifs 2025, soit une marge Ebit entre 17,5 et 18,5%.
Le comité exécutif veut en outre proposer un dividende à 2,95 francs par action, contre 2,80 francs au titre de l'exercice précédent, soit une augmentation de quinze centimes, à la prochaine assemblée générale annuelle en avril prochain. (AWP)
L'action indécise après des résultats en demi-teinte
Le titre Nestlé s'est offert un tour de montagnes russes jeudi à l'ouverture. Affiché en hausse au négoce avant-Bourse de Julius Bär, le cours a ouvert en baisse avant de repasser brièvement dans le vert puis de retomber sous l'équilibre.
A 9h24, l'action Nestlé reculait de 0,4% à 110,26 francs, tandis que l'indice SMI avançait de 0,14%.
L'absence de croissance des ventes ne nous inquiète pas, car elle est principalement due à des contraintes de capacité dans les eaux minérales ainsi qu'à une rationalisation des stocks plus importante que prévu aux Etats-Unis, écrit Pascal Furger, de Vontobel. L'augmentation de 5% du dividende, qui s'ajoute aux rachats d'actions opérés, ainsi que les prévisions positives, témoignent de la confiance de la direction, conclut-il.
La part du chiffre d'affaires des secteurs les plus attractifs, soit les aliments pour animaux de compagnie, le café et la nutrition, a augmenté depuis 2010, passant de 44% à 63% en 2022, retient pour sa part Patrik Schwendimann, de la Banque cantonale de Zurich. La restructuration du portefeuille se poursuivra en outre en 2023-2025, ce qui est quelque peu sous-estimé par le marché, souligne l'analyste.
La chute de la croissance interne au quatrième trimestre sera au centre de l'attention, prédit Warren Ackerman, de Barclays. Celle-ci s'est inscrite à -2,6% au lieu du -0,5% attendu, relève-t-il. Le directeur général Mark Schneider a clairement indiqué qu'il faudrait encore relever les prix cette année, reste à savoir quel sera l'impact de cette mesure, souligne-t-il. L'analyste estime que les résultats seront considérés comme décevants. (AWP)
