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La start-up Involi sélectionnée pour intégrer les drones dans le trafic aérien au Canada

Au Canada, la jeune pousse Involi va déployer son infrastructure sur les antennes et mâts des télécoms pour créer des corridors aériens afin de développer le vol de drones.

Involi est devenue en effet partenaire l’an dernier du projet U-space mis en œuvre par Skyguide. Il s'agit du premier système de gestion du trafic de drones en Europe entièrement numérisé, couvrant tout le territoire suisse. (DR)
Involi est devenue en effet partenaire l’an dernier du projet U-space mis en œuvre par Skyguide. Il s'agit du premier système de gestion du trafic de drones en Europe entièrement numérisé, couvrant tout le territoire suisse. (DR)
23 octobre 2020, 17h31
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L’entreprise vaudoise Involi vient d’être choisie vendredi par NAV Canada, l’équivalent de Skyguide en Suisse, pour tester l’intégration des drones commerciaux dans le trafic aérien. Au Canada, la jeune pousse va déployer son infrastructure sur les antennes et mâts des télécoms pour créer des corridors aériens afin de développer le vol de drones. Elle sera amenée à travailler avec Telus, l’équivalent de Swisscom en Suisse, avec l’opportunité par exemple de collaborer avec certains acteurs du secteur pétroliers ou gaziers. «L’inspection industrielle via les drones est une réalité aujourd’hui, mais tarde à se démocratiser en raison de la grande variabilité dans les régulations étatiques. Ce test grandeur nature va justement faciliter l’accès à cette pratique pour des entreprises qui en ont besoin. De plus, le résultat de cette expérience va avoir une grosse influence sur la réglementation pour l’intégration des drones au Canada», commente Mélanie Guittet, cofondatrice et responsable du volet business d’Involi La start-up, fondée en 2017 et basée à Renens (VD), développe une technologie brevetée qui permet aux drones de s’intégrer, en toute sécurité, dans le trafic aérien grâce à la collecte de données en temps réel. Grâce à sa solution, un pilote de drone peut voir sur son smartphone ou directement sur la tablette de contrôle de son appareil les objets volants détectés par son réseau, particulièrement ceux à basse altitude (en-dessous de 600 mètres) et ainsi éviter les collisions. Forte de son succès, Involi s’est associée l’an dernier à l’américain AirMap – une plateforme américaine de gestion du trafic de drones, ce qui lui permet aujourd’hui de fournir une visualisation complète du trafic en temps réel. C’est d’ailleurs grâce à ce partenariat qu’Involi a été amenée à répondre à cet appel d’offre.

Préparation d’une levée de fonds 3 millions de francs

Cette entrée sur le marché nord-américain pourrait accélérer la croissance de la jeune pousse. Si en Suisse, environ 22.000 drones sont vendus chaque année et plus de 100.000 sont en service à l’heure actuelle, rien qu’aux Etats-Unis, on parle de 800 000 drones en service aujourd'hui et de 6 à 20 millions à l’horizon 2022. «Notre volonté a toujours été de pénétrer ce marché. Nous avons par ailleurs ouvert un bureau aux Etats-Unis – Involi Ink – l’an dernier. Une antenne américaine qui nous permettra de discuter plus facilement avec les acteurs locaux.» Jusqu’ici Involi n’a levé que 500.000 francs. L’entreprise n’a pas eu besoin d’autres financement puisqu’elle a bénéficié du soutien de programmes suisses et européens. «Nous avons également assuré des ventes clés qui nous ont permis aussi de stabiliser la croissance de l’entreprise.» La start-up compte aujourd’hui 13 employés, un chiffre qui a pratiquement doublé par rapport à l’an dernier. Pour soutenir son évolution, notamment à l’étranger, Involi prépare un tour de financement. L’objectif est de lever trois millions de francs. À ce jour, Involi couvre toute la Suisse. La société est devenue en effet partenaire l’an dernier du projet U-space mis en œuvre par Skyguide en collaboration avec l'Office fédéral de l'aviation civile. Il s'agit du premier système de gestion du trafic de drones en Europe entièrement numérisé, couvrant tout le territoire suisse. «Nous avons aussi couvert d’autres zones géographiques, lorsque par exemple nous avons été appelé pour sécuriser des essais lors de missions utilisant des drones en Finlande, Estonie, et même en Tanzanie ou Rwanda», rappelle Mélanie Guittet.